Maroc

Les Marocains ont dépensé 18 milliards DH pour l’Aid Al Adha

Le HCP détaille dans une note les frais consacrés par les ménages à cette fête religieuse

Economie  : Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier une note sur les dépenses de consommation des ménages lors de la fête de l’Aïd Al Adha cette année. Les chiffres du HCP prouvent que les Marocains sont prêts à dépenser encore plus pour célébrer cette fête religieuse quelles que soient leurs conditions économiques ou financières. Eclairages.

C’est une véritable radioscopie des dépenses des ménages qui vient d’être publiée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Dans une note signée par Abdeljaouad Ezzrari, économiste à l’Observatoire des conditions de vie de la population au HCP, les chiffres concernant les dépenses sont détaillés. Malgré la conjoncture économique, les ménages marocains ont été encore plus dépensiers pour l’Aïd Al Adha en comparaison avec les années passées.
«La fête de l’Aïd Al Adha constitue un événement important pour les Marocains, particulièrement en ce qui concerne les contraintes matérielles qui pèsent sur leur budget, d’autant plus que cette année est marquée par des tensions inflationnistes», lit-on dans la note du HCP. «Les ménages marocains, en particulier les plus défavorisés, doivent faire face à des dépenses exceptionnelles occasionnées par cet événement. En effet, en 2019-2020, le poids de ces dépenses dans leur budget mensuel est de 42,0% pour les 10% des ménages les plus défavorisés, contre 13,3% pour les 10% des ménages les plus aisés.
Selon les données d’enquêtes nationales sur les sources de revenu et les dépenses de consommation des ménages réalisées par le Haut-Commissariat au Plan, le rituel du sacrifice à l’occasion de la fête de l’Aïd Al Adha n’a pas été accompli par 7,9% des ménages en 2019-2020, soit 9,6% en milieu urbain et 4,1% en milieu rural. Cette proportion était de 4,7% en 2013-2014 et de 5,2% en 2000-2001», ajoute la même source précisant que le niveau de vie et le niveau d’instruction du chef de ménage sont positivement corrélés avec le non-accomplissement de ce rituel. Près d’un ménage sur six (16,4%) relevant des 20% de la population la plus aisée n’accomplit pas le sacrifice de l’Aïd, contre 2,5% pour les ménages relevant de 20% de la population la plus pauvre. De même, 17,2% des ménages dont le chef a atteint le niveau d’études supérieures ne sacrifient pas de mouton, contre 6,5% pour des ménages dont le chef n’a aucun niveau scolaire.

Evolution

En termes de dépenses, le volume généré par les ménages marocains à l’occasion de cet événement a atteint 15,4 milliards de dirhams. Le prix moyen des animaux abattus par ménage s’est élevé à 2.000 dirhams en 2019 contre 1.840 dirhams en 2013, enregistrant ainsi une augmentation de 8,7%. Aussi, les dépenses en viande à l’occasion de l’Aïd Al Adha représentent 29,0% du budget annuel des ménages alloué à la consommation de viande. Cette part est de 32,6% chez les ménages des 20% de la population la plus pauvre et de 25,5% chez ceux des 20% de la population la plus aisée. Entre 2019 et 2023, les prix de la viande ont augmenté de près de 21%. Les deux dernières années ont été marquées par une inflation, notamment pour les produits alimentaires. Entre 2019 et 2023, le prix de la viande a enregistré une augmentation annuelle moyenne de 5,0% (7,2% entre 2021 et 2023). Cette augmentation aurait des répercussions sur le prix moyen des animaux d’abattage à l’occasion de l’Aïd Al Adha en 2023. Selon le rythme d’évolution des prix de la viande durant cette période, le prix moyen des animaux d’abattage est estimé à 2.400 dirhams en 2023, portant ainsi les dépenses totales des ménages lors de cet événement à plus de 18 milliards de dirhams. Le caractère sacré de cette occasion pousse de nombreuses familles à mettre le prix nécessaire malgré les difficultés économiques rencontrées potentiellement par les ménages les plus modestes. Il faut dire que les mesures gouvernementales décidées par les responsables ces derniers mois ont sans nul doute permis d’atténuer l’impact de l’inflation sur les bourses des ménages les plus pauvres. Des mesures qui ont probablement permis à ces derniers d’accomplir ce rite religieux malgré les effets de l’inflation en partie importée.

Mesures

L’une des mesures phares cette année portait sur la garantie d’une offre couvrant largement la demande des ménages. Ainsi, l’offre nationale globale en animaux destinés à l’Aïd Al-Adha de l’année 1444 (estimée à 7,8 millions de têtes) a été suffisante et couvrait largement la demande (5,6 millions de têtes). «L’offre nationale globale en animaux destinés à l’Aïd est estimée à 7,8 millions de têtes, dont 6,3 millions d’ovins et 1,5 million de caprins. Cette offre dépasse la demande qui est estimée à 5,6 millions de têtes dont 5,1 millions d’ovins et 500.000 têtes de caprins», avait indiqué le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. dans un communiqué.

A l’échelle nationale, 214.000 unités et fermes d’engraissement préparant les petits ruminants pour l’Aïd ont été enregistrées. Par ailleurs, depuis le début de l’opération d’identification, plus de 6,86 millions de têtes ovines et caprines destinées au sacrifice de l’Aïd ont été identifiées et marquées par la boucle Aïd Al-Adha. Cette boucle, portant un numéro, assure la traçabilité des animaux depuis le producteur jusqu’au consommateur.

Elle sert de support important pour le suivi sanitaire des animaux et en cas de toute réclamation jusqu’à l’abattage. Le ministère avait fait aussi savoir que suite à l’impact de la pandémie Covid-19 et la succession de 2 années de sécheresse, la filière ovine a connu un déséquilibre et une perturbation de la régularité de reproduction du cheptel. En outre, cette conjoncture également caractérisée par une inflation des prix des intrants, a eu un effet haussier sur les coûts de production. Ainsi, le gouvernement a ouvert l’importation à titre exceptionnel et provisoire, en vue de protéger le cheptel national et assurer la stabilité des prix à la consommation, avec un appui à travers la suspension des droits de douane et de la TVA à l’importation et l’octroi d’un soutien à l’importation des ovins destinés à l’abattage à hauteur de 500 dirhams par tête. Une population importante d’ovins a été importée conformément à la procédure établie qui garantit notamment l’état sanitaire des animaux et leur qualité.

Selon le rythme d’évolution des prix de la viande durant cette période, le prix moyen des animaux d’abattage est estimé à 2.400 dirhams en 2023. (D.R)

C’est le titre de la boite

Contrôle

ONSSA
Les services de l’ONSSA ont effectué plus de 2.000 sorties de contrôle au cours desquelles 1.251 échantillons de viande, 546 prélèvements d’aliments pour animaux et 49 échantillons d’eau d’abreuvement ont été prélevés et analysés. Ces opérations de contrôle, réalisées dans le cadre des commissions mixtes, ont abouti à la consignation de 419 têtes d’ovins et de caprins dans les élevages et à la saisie et destruction de 259 tonnes de déchets de volaille ainsi que 100 litres, 900 comprimés et 192 sachets de médicaments vétérinaires non autorisés. Aussi, les services de l’ONSSA ont délivré 837 laissez-passer dans le cadre du contrôle des déchets de volailles.

A l’issue de ces contrôles, 14 procès-verbaux d’infractions ont été dressés et transmis au parquet, dont 5 cas d’infractions portent sur l’utilisation des déchets de volailles pour l’engraissement des animaux et 9 cas portent sur la vente de médicaments vétérinaires non autorisés. De plus, les services de l’ONSSA ont procédé au retrait de l’autorisation sanitaire pour un établissement de fabrication d’aliments pour animaux dans la région de Casablanca-Settat. L’ONSSA avait également annoncé le renforcement des mesures de contrôle et de surveillance sanitaires des aliments pour animaux, des médicaments vétérinaires et de l’eau d’abreuvement au niveau des élevages.

Il faut préciser enfin que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, créé par la loi n° 25-08 du 18/2/2009 et placé sous la tutelle de l’Etat. L’ONSSA exerce, pour le compte de l’Etat, les missions et attributions relatives à la protection de la santé du consommateur et à la préservation de la santé des animaux et des végétaux.

Aïd Al Adha en chiffres

Budget annuel

Les dépenses en viande à l’occasion de l’Aïd Al Adha représentent 29,0% du budget annuel des ménages alloué à la consommation de viande.

Prix moyen

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Le prix moyen des animaux abattus par ménage s’est élevé à 2.000 dirhams en 2019 contre 1.840 dirhams en 2013, enregistrant ainsi une augmentation de 8,7 %.

Campagne de contrôle

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Les services de l’ONSSA ont effectué plus de 2.000 sorties de contrôle au cours desquelles 1.251 échantillons de viande, 546 prélèvements d’aliments pour animaux.