France

Avion, métro, hélico… En Loire-Atlantique, ce camping mise sur l’insolite

On arpente les allées comme si on se promenait dans un parc d’attractions. A Saint-Michel-Chef-Chef, station balnéaire de Loire-Atlantique où sont produites les galettes du même nom, une autre curiosité attire les touristes. Depuis dix ans, le camping du Haut-Village suscite « l’effet waouh » avec ses logements insolites. Mais ici, on ne parle ni de yourtes ni de cabanes dans les arbres : les vacanciers résident dans d’authentiques avions, rames de tramway, ou wagons de train réaménagés. Et le succès est au rendez-vous, avec un planning qui affiche complet en ce week-end de l’Ascension et des passants qui se présentent « tous les jours, juste pour visiter ». « On voulait vraiment proposer quelque chose de jamais vu, se félicite Guillaume Staub, gérant de ce camping de 3,5 hectares, qui dispose aussi de simples mobil-homes. Ça tombe bien, je suis un grand enfant qui aime créer des choses tout en m’amusant. »

L’histoire commence il y a dix ans quand le propriétaire tombe par hasard sur un avion américain, plein de suie, à vendre sur Le Bon Coin. Ancien responsable maintenance et travaux dans l’hôtellerie, Guillaume Staub se lance alors le défi de le racheter pour le transformer en « vrai logement avec tout le confort moderne », tout en conservant le poste de pilotage qu’il réhabilite en… toilettes. « Ce sont les lits qui prennent le plus de place, raconte celui qui se définit comme un touche à tout. La kitchenette et la douche, ça n’a pas été très simple non plus. Sans parler du nettoyage et du transport, quelle galère ! » Isolation, électricité, plomberie, montage de cloisons… il faut entre trois mois et un an et demi de travaux pour donner une nouvelle vie à ces engins, en général rachetés à des particuliers et à chaque fois décorés avec soin, parfois avec des accessoires de récup.

« Plutôt spacieux et confortable »

Quand on pénètre dans la dernière grosse nouveauté, on s’y croirait vraiment. Au camping du Haut Village, les groupes allant jusqu’à 16 personnes peuvent depuis l’an dernier loger dans une authentique rame de métro parisien de la ligne 6 (à partir de 399 euros les deux nuits en semaine). Autour, toute une station a été reconstituée avec le quai, qui sert de salle à manger, pavé de l’emblématique carrelage blanc. Jean-Claude et Mado, eux, ont préféré réserver dans l’une des voitures ferroviaires à l’ambiance boisée, décorée avec « de véritables éléments de l’Orient-express ». Il faut dire que Monsieur est ancien cheminot. « On a été enchantés, rapporte le couple de Nantais, venus fêter leurs 50 ans de mariage entouré de leur famille. C’est sympa, bien fait, et finalement plutôt spacieux et confortable ! »

Pour compléter sa liste déjà composée d’une dizaine de logements atypiques, le « rêve ultime » de Guillaume Staub serait d’acquérir une soucoupe volante, l’une des rares maisons Futuro qu’il recherche en vain sur Internet. Mais avant, le quinquagénaire doit terminer la rénovation d’un hélicoptère américain, qui doit accueillir ses premiers locataires cet hiver, déjà inscrits sur une liste d’attente. L’engin, un Sikorsky H34 acheté 25.000 euros à un musée de Grenoble qui devait quitter ses murs, comportera une chambre d’enfants reliée à un container, qui contiendra le reste du logement. Le chantier suivant concernera une « magnifique rame » de tramway de Saint-Etienne, achetée en même temps que celle de métro. Un « boulot monstre » sera nécessaire pour la relooker dans un « style années 60 », avec cuisine en formica.