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La Gantoise a déjà éliminé un club de Premier League : « Mais Vanhaezebrouck trouvait qu’on avait mal joué »

“C’était quand même une sacrée équipe de Tottenham, se souvient Danijel Milicevic, capitaine à Wembley et désormais membre du staff des Buffalos. Il y avait Kane, Dele, Walker, Dembele et le duo Vertonghen-Alderweireld en défense.”

Cette année-là, les Spurs ont terminé deuxièmes du championnat derrière Chelsea. “Et ils n’avaient pas pris les matchs face à nous à la légère, poursuit Milicevic. C’était l’équipe A.”

Et Jérémy Perbet, double buteur face au Spurs d’ajouter : “Gagner une fois, c’est beau mais remporter une double confrontation est vraiment significatif.”

Perbet encore face à Alderweireld mais cette fois lors d'un Gand-Tottenham où on lui avait volé le maillot de Lloris.
Alderweireld n’a pas pu stopper Perbet ©Photo News

Avoir un grand buteur

La Gantoise s’en est finalement sortie grâce à une victoire 1-0 à domicile avant d’arracher un partage (2-2) à Wembley – où Tottenham évoluait dans l’attente de son nouveau stade – dans les dernières minutes du match retour.

Deux fois, c’est Perbet qui a fait la différence. “Perbut, corrige en plaisantant Milicevic. Il faut un joueur capable de mettre le ballon au fond à la moindre occasion dans ce genre de rencontre.”

L’attaquant blague en disant avoir “marqué deux buts sur une occasion et demie”. “Mais l’efficacité est la clé. Le but au retour est un concours de circonstances car le ballon rebondit sur un adversaire mais c’était écrit que nous allions passer.”

Avoir un peu de réussite

Les Buffalos l’assument : une dose de chance leur a permis de venir à bout d’un cador anglais. “Dele Ali a pris une rouge au retour, nous avons résisté à beaucoup d’occasions, c’est vrai”, explique Milicevic.

C’est d’ailleurs un but contre son camp de Kane qui leur a permis de rester dans la course lors du match retour. “Nous avions travaillé la phase à l’entraînement avec un corner remis par Mitrovic mais nous avons eu de la chance que Kane la dévie dans son but.”

Les détails font souvent la différence. Dans un sens comme dans l’autre. “Face à West Ham, par exemple, je trouve qu’ils étaient en notre défaveur, poursuit Milicevic. On encaisse sur une rentrée en touche anodine et nous aurions pu marquer davantage. Le moindre moment de flottement se paie cash.”

Harry Kane avait marqué contre son camp
Harry Kane avait marqué contre son camp ©AFP or licensors

Oser jouer au football

“Hein Vanhaezebrouck est l’antithèse du coach qui parque le bus, sourit Perbet. Je ne dis pas qu’il doit aller à West Ham sans réfléchir mais il ne changera pas son approche du football. Face à Tottenham, il m’a lancé au jeu en fin de match au lieu de faire monter un défenseur pour jouer la prolongation.”

Les Buffalos n’avaient pas été timorés face à Tottenham. “Surtout à domicile, précise Milicevic. Nous avions mis un gros pressing sur les Spurs et les avions empêchés de jouer leur football. Après le match retour, et malgré la qualification, le coach nous avait dit ne pas être satisfait de notre prestation. Nous n’arrivions pas à sortir le ballon comme nous le voulions.”

Utiliser son expérience

L’équipe de Gand de 2017 sortait d’une énorme campagne de Ligue des champions. Les Buffalos ont utilisé ces matchs européens pour faire la différence.

Et même ceux qui, comme Perbet, n’étaient pas présents en 2015-16 avaient un certain background. “Si ce match avait eu lieu trois ans plus tôt, on le perdait, affirme Perbet qui revenait d’une saison en Espagne et deux en Turquie. Beaucoup de joueurs connaissaient l’Europe et avaient connu ce genre de matchs.”

L’équipe actuelle possède aussi quelques profils dans le genre. “Il y a du caractère dans le groupe, dit Milicevic. Et aussi de l’expérience avec des joueurs qui ont connu la Coupe d’Europe et de beaux championnats étrangers.”

Ne pas se laisser impressionner

L’un des premiers souvenirs évoqué par Milicevic est l’ambiance. Tottenham jouait à Wembley à l’époque et 90 000 spectateurs avaient pris place en tribune. “Un record en Europa League, affirme l’ancien numéro 77. C’était un peu fou. Je m’étais blessé à la mi-temps mais j’en garde un souvenir assez vivace. West Ham a également un magnifique stade (de 66 000 places). Il ne faudra pas se laisser impressionner.”

Et Perbet de conclure : “On s’est rendu compte que leur niveau n’est pas loin du nôtre sur un match. On avait de toute façon un sentiment spécial. On se disait que ce groupe pouvait réaliser quelque chose de grand.”