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Et à la fin, ce sont les Belgian Tornados qui gagnent…

Alignant Dylan Borlée au départ, suivi d’Alexander Doom (rétabli à temps du début de contracture qui l’ a contraint à déclarer forfait pour la finale du 400m), Kevin Borlée et, enfin, Julien Watrin, auréolé de sa médaille d’argent de la veille, Jacques Borlée avait sans doute espéré un scénario de course moins chaotique.

Son fils cadet a, en effet, eu très chaud à deux reprises, évitant la chute de très peu. “D’abord au rabattement, où l’Anglais m’a poussé, mais je n’ai pas bronché. Puis dans la ligne opposée où le même gars m’a fait un croche-pied et où j’ai franchement cru que la course allait se finir. J’ai ralenti très fort et risqué de finir à nouveau par terre. Heureusement, j’ai réussi à remonter un peu sur la fin. Quand j’ai donné à Alexander, ça poussait directement aussi, c’était une course très chahutée et, au milieu de ce chaos, je pense que notre expérience a joué un rôle énorme. Au bout du compte, on est champions d’Europe dans ces circonstances, c’est super !”

Euro d’athlétisme en salle : les Belgian Tornados décrochent la médaille d’or sur le 4x400m

Prenant le témoin en quatrième position, loin derrière l’Espagne qui s’était envolée, Alexander Doom a, lui aussi, vécu une course agitée. Après avoir concédé une place, le solide Roularien ne s’est cependant pas laissé déconcentrer et il a débordé pas moins de trois adversaires avant de céder le témoin à Kevin Borlée ! “Je suis super content de la course. J’ai pu rester calme et donner à Kevin en bonne position. C’est la meilleure course que je pouvais faire dans ces circonstances.”

Le capitaine des Belgian Tornados a fait parler son métier, revenant progressivement sur le concurrent espagnol devant lui. “Pour moi, la course n’était pas trop agitée, ce sont les jeunes qui ont pris tous les coups aujourd’hui. Dylan et Alexander ont très bien fait de rester calmes après avoir été bien balancés. Pour le même prix, on s’énervait et c’est pire que tout. Heureusement, Dylan est resté dans le paquet. Pour ma part, j’ai essayé de faire ma course sans savoir ce que ça allait donner. Quand j’ai donné le témoin à Julien dans une bonne position, je savais qu’il y avait 99 % de chances que l’on gagne au vu de ce qu’il avait montré ces derniers jours.”

Effectivement, Julien Watrin, dans un rôle inhabituel pour lui, ne s’est pas fait prier pour signer la victoire de la Belgique (3.05.83) devant la France (3.06.52) et les Pays-Bas (3.06.59), l’Espagne échouant finalement au pied du podium.

”Ces championnats ne pouvaient pas mieux finir pour moi ! sourit le Gaumais. Pourtant, dans ce genre de course, il ne faut pas grand-chose pour repartir les mains vides. Ce fut une course assez violente, et heureusement que Dylan s’est bien récupéré. Moi, grâce à Alexander et Kevin, j’ai pu faire une course confortable. Est-ce que j’ai douté de revenir sur l’Espagnol ? (il réfléchit un instant) Non ! J’étais confiant mais aussi lucide et concentré. Avec l’avance que je possédais sur les poursuivants, et voyant l’Espagnol se désunir, je savais que je passerais.”

Kevin Borlée saluait la performance globale de l’équipe et surtout le sang-froid des deux équipiers qui ont couru avant lui. “On gagne encore, c’est vrai, mais ce n’est pas facile ! On a une cible dans le dos et je peux vous dire que tout le monde veut nous taper dessus. Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers et ne pas prendre les choses pour acquises, c’est en restant calme et concentré qu’on a pu aller chercher une médaille de plus aujourd’hui…”