Maroc

Tribune libre : Le Polisario, un venin algérien !

La colonne vertébrale de cette haine algérienne contre le Maroc est l’irrationnel soutien du régime algérien aux séparatistes du Polisario.

Fantaisie : Le Royaume a depuis longtemps érigé la politique de la main tendue et de la réconciliation avec le peuple algérien comme manière de réagir à cette radicalisation de la haine algérienne contre le Maroc.

Mustapha Tossa
Journaliste éditorialiste

La relation qu’entretient le régime algérien avec le Maroc est tout sauf rationnelle. Elle était déjà glaciale avec une dose d’agressivité structurelle pendant la longue ère de Bouteflika, elle est devenue obsessionnelle à un niveau pathologique depuis l’arrivée du duo Tebboune-Chengriha au pouvoir. Elle s’est transformée en doctrine haineuse qui inspire et encadre tous les actes de son gouvernement.

Fermeture des frontières terrestres et aériennes, rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, le régime algérien avait érigé un indestructible mur entre les deux grands pays du Maghreb et leurs peuples. Les raisons invoquées furent tout aussi fantaisistes. Quand la guerre des sables de 1963 n’est pas évoquée, il est question du rapprochement entre le Maroc et Israël perçu fallacieusement par Alger comme dangereux pour sa sécurité.
Entre-temps pour nourrir au quotidien cette animosité à l’égard du Maroc et exciter son opinion, le régime algérien accuse ouvertement le Maroc de financer le mouvement autonomiste Kabyle en Algérie, après l’avoir accusé d’être derrière les incendies qui avaient ravagé cette région. Les accusations contre le Maroc d’inonder le territoire algérien de drogues sont devenues si régulières et si prévisibles qu’elles en deviennent risibles même pour les Algériens.

Une haine si dure, si incassable qu’elle résiste à toutes les tentatives de médiations que de nombreux pays et non des moindres ont tenté de réaliser. Et quand elles sont coincées par des pressions politiques et des exigences de circonstances comme cela s’est passé autour de l’organisation du Sommet arabe d’Alger, les autorités algériennes évoquent, pour désespérer tout médiateur, des conditions fantaisistes impossibles à réaliser.
La colonne vertébrale de cette haine algérienne contre le Maroc est l’irrationnel soutien du régime algérien aux séparatistes du Polisario. Un soutien tellement puissant et exclusif que le dossier du Polisario est la seule affaire sur laquelle travaille la machine de propagande algérienne en interne comme en externe.

Pour le Polisario, Alger avait créé une crise inédite avec un allié important comme l’Espagne et a mis en danger toutes ses relations avec l’ensemble de l’architecture européenne. Pour le Polisario, Alger avait empoisonné ses relations avec son environnement arabe au point que son régime et son président sont devenus indésirables au sein des instances arabes comme l’avait si bien démontré l’absence très remarquée du président algérien Abdelamajid Tebboune lors du dernier Sommet arabe de Jeddah en Arabie Saoudite.
Pour le Polisario, le régime algérien est en train de perdre le peu d’influence qu’il avait dans l’espace africain comme le révèle la défaite humiliante de son candidat face au candidat libyen pour accéder aux structures dirigeantes de la Confédération africaine de football. Et c’est en grande partie son aveugle soutien au Polisario qui plonge la relation entre Alger et Paris dans d’inextricables contradictions sur fond de chantages qui soufflent le chaud et le froid avec la France d’Emmanuel Macron.

Pour Alger, le Polisario est une précieuse flèche dans son arsenal de compétition à l’égard du Maroc. Si précieuse qu’il en a fait une cause nationale sur laquelle son institution militaire déverse chaque année des dollars par millions pourvu qu’elle conserve sa capacité de nuisance.
Si précieuse que le régime algérien préfère passer par pertes et fracas les essentiels besoins de sa population, et hypothéquée l’avenir de sa jeunesse, santé, éducation, logement plutôt que de priver le Polisario de son aide et de son parrainage.

Et pourtant ce n’est pas par manque de bonnes disponibilités de la part du Maroc. Le Royaume a depuis longtemps érigé la politique de la main tendue et de la réconciliation avec le peuple algérien comme manière de réagir à cette radicalisation de la haine algérienne contre le Maroc. Mais à ce jour sans résultat, sauf celui de montrer au monde entier que pour les beaux yeux des séparatistes du Polisario, le régime algérien est prêt à brûler tous ses vaisseaux et a sacrifier les intérêts vitaux de son peuple.

Ce régime algérien, aidé en cela aujourd’hui par les effets amplificateurs des réseaux sociaux, tente de plonger les algériens dans une animosité jouissive à l’égard du Maroc. Et par son insistance, par sa fermeture aux multiples solutions et médiations, il envoie à l’ensemble de la région la certitude qu’un possible vent d’éclaircie et de réconciliation ne peut souffler sur les relations entre Alger et Rabat et donc libérer toute la région de tous ces blocages, que lorsque le régime militaire algérien aura mangé tout son pain blanc.