Maroc

Accès à la propriété : Le nouveau programme d’aide au logement présenté au Souverain

Dans le cadre de ce nouveau programme, une aide de 100.000 DH sera accordée pour l’acquisition d’un logement dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 DH TTC ainsi qu’une aide de 70.000 DH pour l’acquisition d’un logement dont le prix oscille entre 300.000 et 700.000 DH.

Se référant au communiqué royal, ce nouveau dispositif s’étalera sur la période 2024-2028. L’occasion étant de renouveler l’approche d’aide à l’accès à la propriété et de venir en aide au pouvoir d’achat des ménages.

Les contours du programme d’aide au logement sont désormais dévoilés. Ce dispositif, tant attendu aussi bien par les futurs acquéreurs que par les promoteurs, a fait l’objet d’une réunion de travail présidée, mardi à Rabat, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette séance dédiée au secteur de l’habitat et de l’urbanisme a en effet permis de rendre publiques les grandes lignes de ce programme qui s’inscrit en droite ligne avec la volonté du Souverain de renforcer la capacité des citoyens à accéder à un logement décent. «Grâce à la Haute Sollicitude Royale, le secteur de l’habitat, notamment social, a connu une évolution favorable et une progression constante. Les programmes aidés par l’État, durant les deux dernières décennies, ont permis à des millions de Marocains d’accéder à un logement décent », peut-on lire dans le communiqué du Cabinet Royal. Et de préciser : «Ce nouveau programme, qui s’étale sur la période 2024-2028, vise à renouveler l’approche d’aide à l’accès à la propriété et à venir en aide au pouvoir d’achat des ménages, à travers une aide financière directe à l’acquéreur. Y sont éligibles les Marocains résidant au Maroc ou à l’étranger, qui ne sont pas propriétaires au Maroc et qui n’ont jamais bénéficié d’une aide au logement». Cette réunion de travail a été marquée par la présence du chef de gouvernement Aziz Akhannouch, du conseiller de SM le Roi, Fouad Ali El Himma, de Abdelouafi Laftit, ministre de l’intérieur, de Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, de Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, et de Housni El Ghazaoui, président du directoire du holding d’aménagement Al Omrane.

Des aides allant de 70.000 à 100.000 dirhams

Tel que présenté au Souverain, ce nouveau programme d’aide au logement revêt des dimensions à la fois sociales et économiques. S’agissant du premier volet, ce dispositif permettra de faciliter l’accès au logement pour les classes sociales à faible revenu et la classe moyenne, de réduire le déficit en logement et d’accélérer l’achèvement du programme « Villes sans bidonvilles ». Sur le plan économique, ce programme contribuera à accroître l’offre de logement, à redynamiser le secteur de l’habitat et à dynamiser le secteur privé, notamment les PME et la création d’emploi. Dans les détails, les montants de l’aide seront fonction de la valeur du logement acquis. On note dans ce sens une aide de 100.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 dirhams TTC ainsi qu’une aide de 70.000 dirhams pour l’acquisition d’un logement dont le prix oscille entre 300.000 et 700.000 dirhams. « Les logements objet du nouveau programme d’aide seront réalisés dans le respect total des plans d’aménagement en vigueur et en conformité avec les normes techniques et de qualité », indique le Cabinet Royal dans son communiqué. Et de préciser qu’ « en vue de permettre la mise en œuvre du programme d’aide au logement et d’accompagner la rénovation de la planification urbaine et territoriale, il est prévu la création de 12 agences régionales d’urbanisme et d’habitat, tenant compte des spécificités à la fois de l’espace urbain et du monde rural ».

La FNPI pleinement engagée pour la réussite de ce chantier

Cette décision a été favorablement accueillie par les professionnels du secteur. Les membres de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) saluent cette initiative royale et font part de leur détermination à réussir ce grand chantier. «Ce nouveau chantier ne peut être que bénéfique pour le secteur. Il mettra fin à l’attentisme observé. Nous en tant que promoteurs immobiliers sommes engagés à réussir ce projet», déclare à ALM Kamil Taoufik, président de la FNPI. Même son de cloche pour Anice Benjelloun, vice-président de la fédération. «Ce dispositif tombe à point nommé puisque le secteur connaît de grosses difficultés. Nous observons une baisse de 50 % des autorisations de construire et de dossiers. L’heure est à la redynamisation du secteur et cette initiative à laquelle nous souscrivons pleinement arrive à temps», relève-t-on de M. Benjelloun. En effet, cette annonce vient tirer le secteur de son atonie. Le marché immobilier peine depuis un moment déjà à retrouver son élan. Une dynamique impactée par les aléas conjoncturels ayant impacté de façon importante le pouvoir d’achat des Marocains.

«Accorder une aide de 30 % du montant d’un logement, soit 100.000 dirhams sur 300.000 dirhams en cas du logement social et de 70.000 dirhams pour le reste, est une aide conséquente et substantielle», se réjouit Anice Benjelloun tout en partageant l’ambition des membres de la FNPI de s’adapter au nouveau dispositif. La Fédération, qui compte à son actif une contribution positive au programme national du logement de 250.000 dirhams à travers la production de 600.000 unités durant la période de sa mise en œuvre, se montre aujourd’hui prête à relever ce nouveau défi. Toutefois, les promoteurs immobiliers insistent sur une mobilisation globale de l’ensemble des intervenants. «On voudrait, de manière très importante, que l’ensemble des intervenants même l’administration publique, notamment les agences urbaines et communes, se mobilisent pour favoriser cet investissement et débloquer les dossiers. Il ne faut pas qu’il y ait du retard par rapport à l’octroi des autorisations de construire et des documents administratifs», affirme M. Benjelloun.

Et de poursuivre : « Il faut qu’on ait de la visibilité et pour cela il faut qu’il y ait une mobilisation générale et pas uniquement des promoteurs». Il est à rappeler que la FNPI a été impliquée dans le processus de l’élaboration de ce programme depuis quelques années déjà. A l’heure actuelle, les membres de la FNPI attendent la sortie des décrets d’application pour savoir ce qui sera déterminé comme conditions dans le cahier des charges qui sera adressé aux promoteurs (sort du stock disponible, superficies déterminées, nombre de logements à produire) et insistent par la même occasion sur le respect de l’éthique, notamment la lutte contre la pratique du noir.