Maroc

Agriculture : Une croissance prévue de 3%

 Les performances observées au titre de la campagne agricole 2022-2023, notamment dans les filières arboricoles et maraîchères, démontrent la résilience du secteur face à un contexte climatique défavorable.

Les filières arboricoles et maraîchères affichent des performances et ce en dépit des conditions climatiques très défavorables. Le contexte est en effet caractérisé par un déficit pluviométrique couplé à des chocs thermiques et une vague de chaleur exceptionnelle. A cela s’ajoute également la hausse des coûts de production. Face à ces facteurs décourageants, l’arboriculture marocaine et le maraîchage ont vu leur production atteindre des niveaux généralement bons contribuant ainsi à la croissance globale. « Malgré les conditions climatiques défavorables et les déséquilibres conjoncturels, le secteur agricole enregistre une croissance prévisible positive de 3 % contre -14,8 % lors de la campagne d’avant, affichant ainsi une résilience notable », relève-t-on d’un communiqué du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Dans les détails, les filières arboricoles d’automne permettront de générer, selon la tutelle, un chiffre d’affaires prévisionnel estimé à 21 milliards de dirhams, dont 36 % d’olivier, 28 % des agrumes, 21 % du pommier et 15 % du palmier dattier. Ainsi, on note une augmentation de 10 % par rapport à la campagne d’avant qui avait enregistré 19 milliards de dirhams. Pour sa part, la production prévisionnelle de la filière agrumicole au titre de l’automne 2023 devrait atteindre un volume de près de 1,7 million de tonnes correspondant à un chiffre d’affaires de 5,7 milliards de dirhams sur une superficie productive de 121.500 hectares.

La tutelle ressort dans ce sens une hausse de 4,2 % de la production et un accroissement de 8 % du chiffre d’affaires de la filière comparé à la campagne agrumicole précédente. « La filière agrumicole a enregistré des performances notables eu égard au contexte climatique défavorable avec un rationnement sévère d’eau d’irrigation», relève-t-on de la tutelle. Pour sa part, la production prévisionnelle de la filière oléicole devrait se situer autour de 1,07 million de tonnes, soit à un niveau comparable à celui de la campagne précédente et ce en dépit du déficit hydrique sévère qui persiste. Se référant à la tutelle, cette production générerait plus de 7,5 milliards de dirhams, soit une augmentation de 10 %. «Cette production est en baisse de 44 % par rapport à la production de l’automne 2021, qui avait enregistré un niveau record historique de 1,9 million de tonnes», commente le département de l’agriculture. Et de poursuivre : «Cette baisse de production qui a surtout affecté les régions de Marrakech-Safi, l’Oriental et Béni Mellal-Khénifra avec, respectivement, -42 %, -17 % et -10 %, est la conséquence des très mauvaises conditions climatiques, notamment la sécheresse et les chocs thermiques et la grêle dans certaines régions ».

Par ailleurs, la production prévisionnelle de la filière phoenicicole devrait progresser de 6,5 % comparé à la production d’automne 2022 pour atteindre les 115.000 tonnes, soit un chiffre d’affaires prévisionnel de plus de 3,1 milliards de dirhams. Ce dernier afficherait un accroissement de 11 % par rapport à l’année d’avant. Il est à souligner que la superficie occupée par le palmier dattier au niveau national est de l’ordre de 67.000 hectares, pour un effectif total de près de 7,2 millions de pieds. En ce qui concerne le pommier, la production devrait augmenter de 3 % pour atteindre un volume de 881.300 tonnes. On relève dans ce sens un chiffre prévisionnel de 4,4 milliards de dirhams, en amélioration de 12,8 % par rapport à la campagne précédente.

En ce qui concerne les cultures maraîchères, la tutelle indique que le programme des cultures de l’été dernier permet la réalisation d’une production récoltée en automne estimée à 1,2 million de tonnes, dont 762.000 tonnes de tomates, 114.000 tonnes de pomme de terre et 6.300 tonnes d’oignon.

Une production qui, toujours selon la tutelle, permettra d’assurer l’approvisionnement du marché national. Il est à noter que le programme d’installation des cultures maraîchères d’automne se poursuit durant cette période. Ce dispositif s’étendra sur une superficie de 102.000 hectares. En termes de prévisions, la production devrait atteindre les 2,9 millions de tonnes assurant ainsi l’approvisionnement du marché en principaux légumes pendant l’hiver et le printemps.

C’est le titre de la boite

Dynamique maintenue des exportations agricoles
Ventes à l’export. Sous un autre angle, les exportations maintiennent leur dynamique et ce tout en donnant la priorité à un approvisionnement normal du marché. Au titre de la campagne 2022-2023, les expéditions des tomates ont atteint un volume de 727.000 tonnes, en amélioration de 4 % par rapport à la campagne précédente. Pour ce qui est des agrumes, leurs exportations, toutes espèces confondues, ont atteint les 473.000 tonnes, en repli de 38 % comparé à une année plus tôt. Cette baisse a été constatés aussi bien au niveau des oranges (-65 %) que des petits fruits (-33 %). Pour rappel, la dynamique d’exportation a été poursuivie de manière maîtrisée et concertée entre le gouvernement et les professionnels du secteur agricole afin d’assurer un approvisionnement régulier du marché national en produits agricoles et donc d’assurer la sécurité alimentaire du pays.

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Aléas climatiques Récap des mesures engagées

Face au contexte climatique défavorable, une série de mesures a été prise pour assurer le bon déroulement de la campagne agricole 2022-2023, de soutenir les filières agricoles et de contrer la tendance inflationniste. On relève à cet effet les mesures portant sur l’approvisionnement en facteurs de production (semences et engrais), sur le développement des filières de production agricoles, sur la maîtrise raisonnée de la gestion de l’eau d’irrigation, sur l’assurance agricole, sur le financement et l’accompagnement des agriculteurs. Le gouvernement a, également, mis en œuvre un programme urgent visant le soutien de la production agricole et la sauvegarde des activités végétales et animales. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de l’atténuation des effets du déficit pluviométrique, sur instructions de Sa Majesté le Roi. S’agissant de l’encouragement de l’investissement dans le secteur agricole, le département de l’agriculture a procédé à l’octroi d’incitations dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) et le lancement de nouvelles incitations dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green. Il est à souligner que la campagne agricole 2022/23 a été marquée par une variabilité importante des températures minimales et maximales, entraînant des chocs thermiques ayant causé des perturbations des cycles de production des cultures, notamment ceux de la tomate au mois de février et ceux des céréales aux mois de mars et avril. De plus, les phénomènes climatiques extrêmes enregistrés, tels que les vagues de chaleur, ont impacté négativement la floraison, la nouaison et le remplissage des fruits des principales filières arboricoles, notamment au niveau des régions de Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra. En effet, la campagne agricole 2022-2023 s’est inscrite dans une séquence climatique de 5 années difficiles marquées par la succession d’années de sécheresse. Selon la tutelle, le profil de l’indice de végétation de cette campagne est nettement inférieur à la moyenne de longue durée (20 dernières années). « La pluviométrie, quoique faible et irrégulière avec un cumul national de 249 mm au 31 août 2023, a enregistré une hausse de +21 % par rapport à la campagne d’avant (205 mm), mais une baisse de -32 % par rapport à une campagne normale (365,6 mm)», indique la tutelle. Et de conclure que « ce niveau pluviométrique n’avait pas d’impact positif sur les réserves des barrages. En effet, les réserves des barrages à usage agricole au 31 août 2023 ont atteint 3,6 milliards de m3, contre 3,2 milliards de m3 la campagne d’avant à la même date, soit un taux de remplissage de 26 % contre 23 % ».