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Les sept merveilles de La Maddalena, Porto Cervo, le Saint-Trop’ italien

Mais quelle trace, ce chapelet de 62 îles et îlots, autant de promontoires rocheux sculptés et érodés par les vents, de 20 km² est un véritable bijou ornant l’embouchure orientale des Bouches de Bonifacio. Dont sept perles principales que sont Caprera, Budelli, Mortorio, Razzoli, Santa Maria, Spargi et La Maddalena. Baignées par les eaux de la Méditerranée qui pourraient tout aussi bien être celles du Pacifique.

À Palau, dans l’attente de monter sur un ferry assurant toutes les vingt minutes la liaison avec l’île et la ville du même nom que l’archipel, et le seul moyen de gagner celui-ci, la seule vue du Rubik’s Cube de bâtisses tons saumon, sable et océan, coiffé d’un ruban vert végétal nous annonce déjà la couleur. Puis, l’or bleu d’une limpidité irréelle et, pourtant, aux 1001 nuances turquoise et « smeralda », traduisez émeraude, sur lequel nous voguons le temps des trois kilomètres, encore plus. Nous en viendrions presque à croire que le coucher de soleil qui s’offre à nous le temps de la traversée d’une quinzaine de minutes et en jette encore une couche, est ancré en permanence dans ce bras de mer.

La plage de sable rose

Pour s’enfiler les sept perles d’un archipel classé parc national, nous n’avons qu’une seule solution : une excursion en bateau. Au départ de La Maddalena (ou Palau), ville typiquement italienne et de 11 000 habitants, et la seule habitée avec Caprera qu’on peut rejoindre en empruntant un pont.

Les sept îles sont autant de tableaux de rochers granitiques sculptés par le vent, maquis luxuriant, plages et criques de sable fin blanc, dans lesquels nous prenons place le temps d’une escale. Et où la nature, hormis donc à Caprera et La Maddalena, a entièrement conservé ses droits.

Par contre, nous devons rester à l’écart de Budelli, et du sable rose de sa « Spiaggia Rosa » fruit de l’érosion de coquilles d’animaux marins rosacés. Son accès est interdit depuis que sa plage rose a commencé à… blanchir ! Suite au débarquement de hordes de touristes avec l’explosion du tourisme de masse qui la quittaient avec des poignées de sable. Depuis que ceux-ci ont été contraints de déserter Budelli, la nature a quasi repeint la « Spiaggia Rosa » de sa plus belle teinte d’antan et poursuit son œuvre. Et notamment de 1964 lorsque Budelli prêta son cadre au décor au réalisateur Antonioni Michelangelo pour y tourner des scènes de son film « Le Désert Rouge » qui l’a aussi sortie de l’ombre.

Faute de pouvoir accoster, nous larguons les amarres à une centaine de mètres au large. Le temps de la contempler, en se laissant chatouiller dans la lagune plutôt que par le sable, par des bancs de poissons visibles à l’œil nu au beau milieu desquels nous plongeons.

Avant de voguer à nouveau d’île en île, toujours sur une mer aux innombrables pigments turquoise et émeraude à perte de vue. Ou alors entrecoupée par le vert de la végétation rochers de granit doré qui contrastent avec ces derniers.

De retour à La Maddalena ville et île, nous ne saurions que vous conseiller, si vous ne l’avez déjà fait et avant de reprendre le ferry pour Palau, de vous embarquer sur une autre route, terrestre et panoramique celle-ci. Pour vous gaver au fil des vingt kilomètres qu’elle se fraie dans les paysages de sa toile de 49 km², et profiter une dernière fois de la vue des six autres merveilles, avec la Corse en toile de fond.

Une fois revenu à Palau, plutôt que de déjà juste vivre d’une parfaitement compréhensible nostalgie, pourquoi ne mettriez-vous pas alors les voiles sur Porto Cervo, à une trentaine de kilomètres à l’est en longeant la Costa Smeralda ? Sur laquelle trône celle qui doit son nom à la crique naturelle évoquant un cerf sur laquelle elle a été construite.

Les sept merveilles de La Maddalena, Porto Cervo, le Saint-Trop’ italien

Porto Cervo, lieu de villégature de la jet-set internationale

Autre coin de paradis de Gallura et jadis petit village de pêcheurs, Porto Cervo est devenue le lieu de villégiature de la jet-set internationale. Depuis son achat dans les années 1960 par le prince milliardaire Aga Khan IV, qui fasciné par sa beauté, l’a transformée en Saint-Tropez italien.

Durant les plus beaux jours, les plus beaux yachts pour ne pas dire du monde, y jettent l’ancre. Et notamment dans sa marina de 720 places, incontestablement l’une des plus réputées de Méditerranée, qui peut accueillir des yachts jusqu’à une centaine de mètres de longueur.

Et qui voit aussi défiler les plus prestigieux voiliers, entre autres lors de nombre des plus grandes régates du calendrier planétaire. À l’image de championnats du monde pour un large éventail de classes ou d’épreuves organisées en entre autres par les meilleurs chantiers navals, tels que Nautor’s Swan, l’un des chantiers les plus prestigieux du yachting à voile de luxe.

Durant plusieurs jours, une centaine de ses bateaux concourt lors de la Rolex Swan Cup. Une compétition qui est mise sur pied comme bien d’autres par le Yacht Club Costa Smeralda, en collaboration avec ces chantiers, qui a son siège à Porto Cervo et aux pieds duquel flotte la marina.

Un port que domine l’église Stella Maris, d’une blancheur pure et à la silhouette surréaliste. Aussi construite dans les années 60 et perchée sur le bord d’une colline, elle offre une vue imprenable sur le golfe de Porto Cervo.

Et s’il n’est pas toujours aisé de se poser en toute quiétude sur un bout de plage à Porto Cervo, nombre de villas, hôtels et plages s’offrant une bonne part du gâteau de la côte, n’ayez crainte. Les grands espaces sauvages sont toujours à portée de pas en Sardaigne. Une vérité qui vaut évidemment aussi pour ceux qui préféreraient, par exemple, les bottines à la baignade sarde.

Les sept merveilles de La Maddalena, Porto Cervo, le Saint-Trop’ italien

1. Un climat idéal : Les températures sont clémentes tout au long de l’année, de 15 degrés de moyenne en décembre et janvier, à 32 degrés, en moyenne toujours, en été. Le thermomètre de la mer affiche lui entre 15 et 25 degrés.

2. Les plages : La Sardaigne, c’est 1 800 kilomètres de côtes et une mer aux nuances infinies. Dont 10 %, soit 180 km, dans l’archipel de La Madallena, sont parsemés d’une infinité de plages et criques de sable fin blanc. Toutes aussi sauvages et semblant sorties de cartes postales des Seychelles. Citons simplement la Cala Napoletana, à Caprera, dominée par de majestueux rochers tapissés de végétation et en granite rose aux formes arrondies. Ou Bassa Trinita, sur l’île de La Maddalena, qui tire son nom d’une petite église pastorale du XVIIIe siècle surplombant la plage, composée de plusieurs criques et adossée à des dunes couvertes de verdure. Les “spiagga” paradisiaques foisonnent aussi à Porto Cervo aussi, ou à proximité. À l’image de Capriccioli, Cala Granu, Romazzino ou Del Pevero. Et enfin Del Principe qui est souvent considérée comme la plus belle de la Costa Smeralda, un grand arc entouré de rochers de granit rose et maquis.

3. La faune et la flore : L’archipel étant un parc national, et donc très bien préservé, on y recense des centaines d’espèces animales et végétales, parfois même endémiques. Côté animal, vous pourriez par exemple très bien tutoyer un dauphin ou une tortue.

4. La gastronomie : La Sardaigne en général a une excellente cote auprès des gourmands On y passe beaucoup de temps à table, à régaler ses papilles d’une cuisine à la fois authentique et variée entre terre et mer. Avec à la carte entre autres le “su porcheddu”, du cochon rôti cuit à la broche, les “culurgiones”, des raviolis de pomme de terre, des spaghettis aux oursins et du “pecorino sardo”, le fromage sarde par excellence à base de lait de brebis. Pour accompagner le tout, vous trouverez aussi votre bonheur à la page des vins avec pas moins de 19 appellations d’origine contrôlée en Sardaigne, du blanc, rouge et pétillant.

5. Le sport : Plongée, voile et on en passe, les amoureux de sports nautiques seront dans leur élément… bleu. Comme le seront les amateurs de randonnée, running, deux roues,… dans des écrins verts à l’infini.

En avion :

La Sardaigne compte trois aéroports principaux : Elmas à 10 km de Cagliari, Fertilia à Alghero, et Costa Smeralda à Olbia. Ce dernier est le plus proche (30 km de Porto Cervo, et 40 km de Palau où vous devrez prendre le ferry pour rejoindre La Maddalena).

En bateau :

Depuis la France (Marseille, Toulon, Nice), l’Italie (Gênes, Savone, Livourne, Piombino, Civitavecchia, Naples), la Corse (Bonifacio, Porto Vecchio) ou l’Espagne (Barcelone), la Sardaigne est aisément accessible en ferry, avec notamment un port à Olbia. Plusieurs compagnies assurent des liaisons régulières. Vous pouvez bien entendu embarquer avec votre véhicule ou en louer un en terre sarde. Infos: www.ferry-sardaigne.fr.

Porto Cervo et Palau ne sont pas desservis par des trains. Par contre, les deux villes sont aisément accessibles en bus, comme d’ailleurs tous les coins les plus reculés de la Sardaigne. La compagnie de transports régionale ARST est la principale de l’île. Horaires et billets : application ‘’Orari ARST’’.