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La Roumanie dit au revoir à ses avions de chasse soviétiques

Les aéronefs sont hérités de l’époque communiste, et la Roumanie a décidé de leur dire adieu, ce lundi. Le pays se sépare de ses avions de chasse MIG-21 LanceR, remplacés par des F-16 américains plus modernes dans un contexte de renforcement du flanc Est de l’Otan. En première ligne depuis le lancement de l’offensive russe dans l’Ukraine voisine, Bucarest a redoublé d’efforts ces derniers mois pour moderniser sa défense.

La Roumanie va désormais utiliser 17 F-16 d’occasion achetés au Portugal. Elle a également signé, en novembre, un contrat avec la Norvège portant sur 32 avions. Membre de l’Otan depuis 2004, elle convoite la dernière génération de chasseurs américains F-35, mais il faudra sans doute des années pour que ce projet onéreux devienne réalité. « Il était temps pour nous de passer à quelque chose de mieux, plus en phase avec les réalités mondiales », a déclaré le pilote Adrian Trifa, 37 ans, avant de décoller de la base de Borcea (Sud-Est) pour son dernier vol, à l’occasion d’une des cérémonies organisées ce lundi par le ministre de la Défense.

Un « nombre considérable d’accidents »

Pour ce militaire, qui a 750 heures de vol au compteur, c’est une page qui se tourne. D’autant qu’il ne sera pas formé sur les F-16 : « Je suis trop vieux », dit-il. L’apprentissage est en effet réservé aux moins de 35 ans. Le nombre exact de chasseurs MIG-21 LanceR dont dispose la Roumanie est confidentiel. Selon des estimations non officielles, elle en possède 25. A l’époque communiste, elle en avait environ 400.

Les vols de ces appareils vétustes avaient été temporairement suspendus l’an dernier après « un nombre considérable d’accidents » et de problèmes techniques. Ils avaient ensuite repris du service pour des missions de surveillance et d’entraînement des pilotes. Trente MIG-21 ont été détruits dans des incidents entre 1991 et 2022, selon le ministère de la Défense. Ils auraient dû être retirés depuis longtemps, mais la décision a été retardée par manque d’argent, estime Stefan Danila, général à la retraite. « L’Ukraine ne s’est pas montrée intéressée », précise-t-il, soulignant que la capacité de combat des avions chasseurs qui restaient est limitée.