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Séries Mania : Le Grand Prix attribué à « The Actor » et dédié aux femmes iraniennes

Près de 85.000 festivaliers et 3.800 professionnels dans les Hauts-de-France pour célébrer les séries ! La cinquième édition de Séries Mania à Lille a fermé ses portes ce vendredi lors d’une cérémonie de clôture animée par l’humoriste Alex Ramirès, qui a fait une entrée tonitruante sur la scène du Nouveau Siècle, en dansant à la manière de Jenna Ortega sur le tube des Cramps, Goo Goo Muck, dans la séquence culte de la série de Tim Burton, Mercredi. Bilan de huit jours intenses de projections et de rencontres autour de plus de 54 séries inédites et le palmarès de Séries Mania dévoilé ce vendredi.

La série iranienne « The Actor » remporte le Grand Prix

Le jury, présidé par la créatrice de Westworld Lisa Joy, a choisi de remettre le Grand Prix à The Actor, première série iranienne à être présentée en compétition internationale à Séries Mania. « À ce que je sache, c’est la première fois qu’une série iranienne gagne un prix, je tiens à dédicacer ce prix au peuple iranien, et surtout aux femmes iraniennes », a déclaré Nima Javidi, le créateur de cette fiction sur deux brillants comédiens sans-emploi, embringués dans des combines qui bientôt les dépasseront. Le portrait d’une société iranienne où l’art est un acte de résistance, porté par Ahmad Mehranfat et Navid Mohammadzadeh, vu entre autres dans La Loi de Téhéran.

La dystopie écologique norvégienne The Fortress a remporté le prix du meilleur scénario. Le prix de la meilleure actrice a été remis à Margot Bancilhon pour son rôle d’avocate dans le drame familial havrais De grâce, que l’on pourra découvrir cet automne sur Arte, celui du meilleur acteur à Michael Sheen pour son rôle de père courage dans la série de la BBC, Best Interests.

Clémentine Célarié, actrice au sommet

Le prix de la meilleure série en compétition française a été attribué à la satire politique d’Arte, Sous contrôle, porté par Léa Drucker. Clémentine Célarié a été sacrée meilleure actrice pour sa performance dans Les Randonneuses, une fiction de TF1, qui met en scène six femmes atteintes de cancer ou en rémission qui se lancent dans une randonnée en haute montagne. « Le cancer ne doit plus être tabou. Le cancer, ce n’est pas la mort, c’est un combat ! », a-t-elle lancé sur scène, dans un discours particulièrement poignant.

Le prix du meilleur acteur a été remis au formidable et jeune Carel Brown, qui campe un enfant atteint de trouble du spectre autistique dans la dramédie d’OCS, Aspergirl. Le prix de la meilleure musique originale a été remis à Maud Geffray, Rebeka Warrior qui signent la bande-son de Split, la série de l’essayiste féministe Iris Brey pour France.tv slash.

« Blackwater », Nordic Noir en plein jour

Le jury du panorama international, présidé par l’écrivain Hervé Le Tellier, a sacré la série suédoise Blackwater, un pur Nordic Noir se déroulant en plein jour. Le Mexicain Ernesto Contreras a reçu le prix de la meilleure réalisation pour Tengo que morir todas las noches, série Paramount + qui nous plonge dans le milieu LGBT à Mexico des années 1980 aux prises avec le Sida.

Rotem Sela et Gal Malka ont été récompensées du prix de la meilleure actrice pour leur composition dans A Body that works, bouleversante série israélienne sur la GPA tandis que l’ancien flic israélien Eran Naim a reçu le prix du meilleur acteur pour sa performance dans Innermost, drame qui brouille les frontières entre réel et fiction du cinéaste Yaron Shani.

Le jury étudiant a sacré la série britannique Funny Woman, adapté du roman Funny Girl de Nick Hornby, prochainement diffusé sur OCS.

« Rictus » questionne « la place de l’humour »

La série espagnole Autodefensa, portrait sans concession des Gen Z, a été sacrée meilleur série dans la catégorie format court. Le prix des lycéens a quant à lui été attribué à une série signature d’OCS, Rictus, une comédie acide sur un monde dystopique où il est interdit de rire. « La série qui questionne le mieux la place de l’humour dans le monde de demain », a résumé le président du jury formats courts, Sam Shaw, un des scénaristes de Masters of Sex.

Enfin, le public a eu un coup de cœur pour Little Bird, drame qui s’attaque à la controverse de la « rafle des années 1960 » au Canada où le gouvernement arracha des milliers d’enfants aux communautés autochtones.