France

« Notre bilan carbone diminue tous les ans »… Ils n’ont pas hésité à se lancer dans le zéro déchet

« C’est un très long chemin. » Passer à un mode de vie zéro déchet n’est effectivement pas une mince affaire. Chaque année, un Français produit en moyenne 354 kg d’ordures ménagères. Tout réduire à zéro ne se fait donc pas du jour au lendemain. « Nous y allons étape par étape, avec des succès et des échecs », raconte Nicolas, père de deux enfants. Avec sa femme, ils ont commencé à réduire leurs déchets il y a quelques mois en passant par le compost, les yaourts faits maisons et les pâtes en vrac. « Mais il y a aussi des échecs, comme les couches des enfants, les emballages des biscuits ou le jus d’orange », ajoute-t-il, tout en précisant que même là-dessus ils sont en cours de « progrès ».

Pour Chris, la règle d’or est de procéder par types d’emballage : « Eviter au maximum le plastique et choisir des emballages en papier ou en carton, qui eux sont recyclables. Et surtout, réutiliser les contenants en verre. Ça a une durée de vie infinie si on en prend soin. »

Julie a, elle, eu le déclic après son troisième enfant. « J’ai eu le temps pendant mon congé maternité d’appréhender les choses, indique-t-elle. Passage aux couches lavables, lessive fait maison, savon et shampoing solides… Ma grande fierté c’est d’avoir abandonné le sopalin pour des serviettes en tissu. En fait, l’idée c’est de revenir à l’époque de nos grands-parents. » Pas si « has been » que ça !

D’autres sont presque nés dans le zéro déchet. C’est le cas de Célia : « On ne jetait jamais rien quand j’étais petite. Il ne m’a jamais paru naturel après les courses de jeter tout un tas d’emballages à la poubelle. » Forte de son engagement, elle a même voulu lancer en 2012 sa propre boutique de vrac. « A l’époque, je n’ai pas trouvé le soutien nécessaire pour me lancer. J’ai pris conscience qu’il fallait un catalyseur de toutes ces envies. Avec l’aide de Zero Waste France, j’ai cofondé mon association Réseau Vrac, qui représente aujourd’hui plus de 1.000 entreprises engagées. »

La culture comme point de départ

Pour certains, la culture a joué un grand rôle dans leur prise de décision. Le film Demain a fini de convaincre Laure. « Nous sommes désormais ce qu’on peut appeler une famille  »presque zéro déchet », tendant vers la sobriété, explique-t-elle. C’est devenu naturel pour nous de regarder les étiquettes, d’emporter nos sacs de vrac, de refuser le chocolat emballé donné au bar avec le café. Nous en devenons écoanxieux quand on voit la quantité de déchets qui jonchent les routes et les plages. »

Pour eux, la plupart des achats se font au niveau local, voire directement chez les producteurs, en « fuyant Amazon ». Côté vêtements, ils misent sur la seconde main ou le made in France, quitte à « mettre le prix pour la qualité et que cela dure dans le temps ». Pareil pour l’électronique, où le reconditionné est de mise. « Depuis qu’on a mis les doigts dans le zéro déchet, notre bilan carbone diminue tous les ans », affirment certains de nos lecteurs.

Du cinéma à la littérature, il n’y a qu’un pas. Après avoir lu le livre Famille zéro déchet de Bénédicte Moret, la femme de Fabien décide de convertir sa propre tribu. « Nous avons dû nous débarrasser de nos habitudes de courses et cela a impliqué de changer notre façon de nous alimenter. Nous sommes passés au vrac et au fait maison. Puis nous nous sommes attaqués aux produits d’hygiène et d’entretien », détaille-t-il. Réfractaire au départ, il est aujourd’hui fier quatre ans plus tard du chemin parcouru. « Nous avons rapidement divisé par deux, voire trois, la quantité de nos déchets. »