France

Mayotte : « Il faut peut-être en tuer », lance le vice-président du Conseil départemental à propos des migrants

« Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné il faut peut-être en tuer. » C’est un appel au meurtre qu’a calmement lancé le premier vice-président du Conseil départemental de Mayotte, Salime Mdere, à la veille du début de l’opération « Wuambushu ». Les déclarations sur la chaîne Outre-mer La Première de cet élu divers centre du Conseil départemental de Mayotte ont déclenché un tollé ce mardi. Aussi bien à gauche que de la part de Renaissance qui a démenti tout lien avec cet élu.

« Ces voyous, ces délinquants, ces terroristes, à un moment il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. […] S’il n’y en a pas un qui est tué, il y en aura toujours d’autres qui vont oser tuer des policiers », a martelé Salime Mdere, interrompu par la journaliste qui l’interviewait et a répété : « Je ne peux pas vous laisser dire ça ». Signe de la tension extrême sur cette île de l’océan Indien, les déclarations sont de plus en plus virulentes entre partisans et opposants des opérations d’expulsion.

Ces propos ont « dépassé ma pensée », assure l’élu

Mais les mots « pesés » de Salime Mdere sont allés plus loin encore et ont provoqué de vives réactions. « Voilà ce que déchaîne l’opération engagée par le gouvernement à Mayotte », s’est indigné le patron du PS Olivier Faure, appelant à « interrompre » les évacuations « avant le drame ». « Je ne connais pas ces propos mais s’ils sont tels que vous me les relatez, ils suscitent mon indignation », a répondu le ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti, lors d’un point presse à la Cour d’appel de Paris.

L’opération « Wuambushu » doit permettre de lutter contre la délinquance et l’immigration illégale dans le 101e département de France, à coups d’interventions policières. Le gouvernement veut déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles de Mayotte, et expulser les sans-papiers, dont la plupart sont des Comoriens, vers Anjouan, l’île comorienne la plus proche située à 70 km. L’élu a rétropédalé ce mardi en assurant que ses propos « ont dépassé (s)a pensée » et en présentant « bien volontiers » ses excuses « s’ils ont pu heurter ». En France, les « incitations publiques à la haine, à la violence ou à la discrimination » sont des délits passibles d’un an de prison de 45.000 € d’amende.