France

Marseille : Eric Dupond-Moretti annonce une concertation sur la future cité judiciaire

Eric Dupond-Moretti tente d’éteindre les critiques autour de l’emplacement de la future cité judiciaire de Marseille, qui doit remplacer l’actuel tribunal, éclaté entre divers sites et trop exigu. Face aux demandes des avocats et de certains commerçants, le ministre de la Justice annonce le lancement d’une concertation sur le projet.

« Je souhaite avant de décider que sous l’égide du préfet des Bouches-du-Rhône, on réalise une concertation locale avec tous les acteurs sans exception : avocats, magistrats, greffiers, personnels administratifs, Chambre de commerce et d’industrie (CCI), mairie, élus, députés, Métropole, Région… d’ici à l’été », explique le ministre dans un entretien au quotidien régional La Provence publié lundi sur son site Internet.

Un tribunal réparti actuellement sur sept sites

Faute de place, les services du troisième tribunal du pays après Paris et Bobigny, doté de compétences interrégionales en matière de crime organisé, santé, transports ou environnement, sont actuellement répartis sur sept sites. En février 2022, après des alertes publiques des plus hauts magistrats de la deuxième ville de France, Eric Dupond-Moretti avait annoncé un « plan Marshall pour la justice phocéenne », dont la construction d’une nouvelle cité judiciaire de 40.000 mètres carrés d’ici 2028. Mais trouver un emplacement consensuel vire au casse-tête.

Le ministère est prêt à mettre 350 millions dans cette construction, précise Eric Dupond-Moretti qui assure que « rien n’est finalisé » entre les différentes options. Garder cette « cité » en centre-ville comme le souhaitent le barreau de Marseille et la CCI « pose un problème technique », explique le ministre. Délocaliser sur un terrain à la Capelette, dans le 10e arrondissement ? « Il y a des difficultés techniques liées à la proximité d’un centre de traitement des déchets », répond-il.

Enfin, reste l’option de construire cette cité dans le quartier d’Euroméditerranée, près du centre et du port, avec deux possibilités, détaille le Garde des Sceaux. La première verrait une cité judiciaire de 350 millions d’euros où « tout serait regroupé » avec trois ans de construction. La deuxième comprendrait « un palais de justice sur Euroméditerranée, une partie restant (au palais historique) de Monthyon (les prud’hommes et le commerce), 370 millions pour quatre ans de construction ». Mais « nous ne sommes plus dans une cité judiciaire », dans ce cas, souligne-t-il. Et si la première possibilité était validée, il propose « d’utiliser le site de Monthyon pour l’École du barreau (Edase) et une annexe de l’École nationale de la magistrature (ENM) ».