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« LOL : Qui rit sort ! » : Comment la téléréalité du rire est parvenue à attirer un casting cinq étoiles

Quatre acteurs et actrices Césarisés, un lauréat du Grand Prix du Festival d’Humour de Paris, le créateur de deux séries humoristiques cumulant 100 millions de visionnages cumulés sur Canal+… Le casting de la troisième saison de LOL : qui rit, sort ! est celui de tous les superlatifs. Après deux premières saisons, Amazon Prime Video parvient désormais à attirer la crème de la crème de la comédie et de l’humour les plus en vogue pour son programme, le plus visionné sur la plateforme en France.

À mi-chemin entre le Loft Story et une partie infinie de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette », la téléréalité de l’humour à la française repose sur un concept simple : se retenir de rire pendant six heures en tentant de provoquer l’hilarité de ses adversaires.

« Quand on m’a proposé le concept, j’ai trouvé ça aussi simple qu’efficace, en plus on m’a proposé de l’inaugurer avec mes amis pour la première saison… Je me suis dit pourquoi pas essayer », rembobine Philippe Lacheau pour 20 Minutes, l’hôte du programme depuis ses débuts. S’il s’attendait à un programme aux allures de grand délire entre amis, il était bien loin d’envisager être encore là deux saisons plus tard. « Je ne m’attendais pas à ce succès puis qu’on fasse une deuxième et une troisième saison. C’est incroyable ! »

Satisfaire les attentes du public

D’autant qu’il reconnaît que ce nouveau cru voit s’affronter « des Palmes d’or, des César et la ligue 1 de l’humour ». « Je sais que Jonathan Cohen était le nom qui revenait le plus sur les réseaux sociaux. Le fait qu’il soit là avec plein d’autres personnes demandées par le public, c’est génial », se réjouit-il.

Celui qui prête la réplique à Marc dans La Flamme et Le Flambeau s’est laissé convaincre après avoir visionné les précédentes saisons du programme. « Quand ils nous ont appelés et que la team a commencé à se former, on s’est dit : « Wow, avec cette team-là, on a trop envie de le faire. » » Arrivé dans la fosse aux lions du rire, il raconte que le programme l’a projeté dans les années 1990. « Tu sais qu’il y a des caméras partout mais tu ne sais pas où […], pendant cinq minutes, tu te sens bizarre », confie-t-il.

Pour Gad Elmaleh, c’est le public croisé dans la rue qui l’a le plus encouragé à tenter l’expérience. Il évoque une part de curiosité et une autre d’excitation de se dire qu’il pourrait contenir son rire le plus longtemps. « Je me suis dit : « Bien sûr, moi là-dedans, vous pensez bien je vais briller. Mais pour le coup, l’orgueil m’a joué des tours. » », confie l’humoriste.

« Je savais que je serai aux premières loges »

À côté des profils au potentiel humoristiques évident, d’autres comédiens et comédiennes se sont laissés tenter. Virginie Efira, récompensée par un César entre le tournage de LOL et sa diffusion, évoque « une forme d’inconscience » dans sa participation. « Nous, on est acteurs, on joue des personnages, on n’a jamais ce genre d’occasion. Ça nous donnait une sorte de cour de récré », renchérit Leïla Bekhti.

Elle raconte encore avoir été attirée par la compétition et surtout l’envie de gagner face à de grands noms de l’humour. Pour Pierre Niney, c’est le concept qui a pris le dessus puisque c’est le type de jeu auquel il pourrait jouer avec ses amis. « En plus on joue pour des assos, en plus c’est avec des gens que je trouve très drôles… Donc je me disais que ça pouvait être très fun et ça l’a été au-delà de mes espérances. »

Virginie Efira a aussi été motivée en apprenant l’identité de ses concurrents, une garantie de passer un bon moment même sans être très efficace pour leur décrocher un rire. « Je savais les gens qui y seraient, que je les trouve marrants et que je serai aux premières loges. Je me suis dit : « Je vais avoir Gad, Jonathan Cohen, pour moi. » », confie-t-elle. Pour autant, elle s’est rapidement prise au jeu.

« Un lâcher-prise total »

« À un moment donné je me suis retrouvé avec une trompette et une banane dans les mains, puis à mettre la banane dans la trompette… Je me suis dit : « Il est temps de sortir d’ici. » », ajoute Virginie Efira. La maladresse de certains et certaines à tenter de provoquer le rire est le ressort de séquences hilarantes pour le public. « Je me souviens qu’à un moment j’avais un objet pour faire rire donc j’essayais que ça marche mais les gens ne riaient jamais », se souvient encore l’actrice, la voix pleine de désespoir tout en assurant qu’elle « n’est pas sinistre » dans la vie.

Chaque année, certains participants appréhendent plus que d’autres, révèle Philippe Lacheau. C’est le cas d’Audrey Fleurot qui a mis du temps à se laisser convaincre avant la saison 2 pour finalement être une concurrente performante, se hissant parmi les meilleurs de sa saison. « Je trouve ça encore plus remarquable, de voir des gens comme Virginie ou Adèle [Exarchopoulos] se lâcher, tenter des choses et être drôles… Je pense aussi à Leïla qui met de grosses perruques… C’est un lâcher-prise total ! C’est encore plus respectable et plus kiffant. »

Pour autant, la production assure aux participants que leur image sera préservée de leurs plus grands moments de solitude. « Moi je conseille toujours aux candidats d’y aller à fond, de se lâcher, de toute façon le montage est toujours très bienveillant au final », ajoute Philippe Lacheau.

Aucun profil n’est exclu

Ne jamais s’être fait remarquer pour son humour est-il un handicap dans LOL ? « Si tu joues à Loup-Garou, ce n’est pas parce qu’il y a deux acteurs dans le jeu qu’ils vont être meilleurs qu’un représentant de commerce. Pour moi le danger il venait de partout et on représentait notre propre danger », répond François Damiens, vu comme la plus grande menace par l’ensemble des participants. Des exemples de candidats qui s’auto-éliminent en riant à leur propre blague, Philippe Lacheau en a à la pelle, et la saison 3 ne fait pas exception. Selon lui, un bon candidat de LOL est quelqu’un qui a de grandes capacités d’improvisation, de l’humour, sans être trop bon public.

Son étiquette d’animateur du programme lui vaut en tout cas de nombreuses sollicitations, révèle encore l’animateur. « Ça arrive qu’on me demande pour participer. Ce n’est pas moi qui ai les décisions finales, moi je fais passer les noms et certains ont déjà participé. »

Comment l’émission pourrait-elle mettre la barre encore plus haute pour une éventuelle saison 4 ? Difficile à dire mais Philippe Lacheau n’exclut pas d’élargir encore le profil des candidats. Chanteurs, youtubeurs… « Il n’y a pas de barrière », insiste-t-il tout en reconnaissant que « sur Internet, les gens ont de bonnes idées. »