France

Inflation : Les prix du véto et des croquettes flambent et les abandons d’animaux explosent

« Ils débarquent avec leurs chiens, sans rendez-vous, sans rien. » A la SPA, à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), Annie Bénézech, est dépitée. Depuis plusieurs mois, la directrice assiste à un ballet presque incessant de familles indélicates, qui frappent à la porte du refuge pour y abandonner leurs toutous. Comme ailleurs, en France, la SPA de Montpellier déplore un boom des abandons d’animaux de 30 à 40 %, par rapport à l’année dernière, à la même période. Et c’est bien l’inflation qui est en cause, pointe l’association.

Car à la longue liste des produits dont les prix ont flambé, s’ajoutent les croquettes, dont les tarifs ont augmenté de 10 à 20 %, ces derniers mois. « Malheureusement », déplore Annie Bénézech, cette augmentation en flèche pousse certains propriétaires de chiens ou de chats, pris à la gorge, à se séparer de leurs animaux. « Ils nous expliquent qu’ils ne parviennent plus à leur acheter de croquettes, qu’ils n’arrivent plus à les entretenir, confie Annie Bénézech. Nous avons, par ailleurs, pas mal de chiens âgés, malades, qui sont abandonnés au refuge. Les gens nous disent « les frais vétérinaires, on n’y arrive plus ». » Alors quand c’est possible, « nous décalons les abandons d’un mois ou deux ».

« On ne peut pas pousser les murs », à la SPA

Le problème, c’est que les adoptions de chiens ou de chats, si elles repartent « un peu » ces dernières semaines, elles n’augmentent pas aussi vite que les abandons, poursuit Annie Bénézech. Certaines familles, confrontées à la crise, décident, par ailleurs, d’annuler ou de repousser les adoptions qu’elles avaient, un temps, envisagées. La SPA de Montpellier est ainsi confrontée à une soudaine surpopulation, « qui est très compliquée », pointe la directrice du refuge. « On ne peut pas pousser les murs… Et plus on a d’animaux, plus ça coûte cher. Et nous aussi, nous sommes touchés par la hausse du prix des croquettes, des soins vétérinaires, mais aussi de l’électricité… »

La SPA de Montpellier lance ainsi un appel aux dons pour faire face à cette situation inédite. Un simple don régulier de cinq euros par mois (déductible à 66 % des impôts) permet au refuge héraultais d’accueillir les nombreux nouveaux pensionnaires qui grattent à la porte de l’association, et de faire face aux frais bondissants. Car ça urge. Dans un peu plus de deux mois, c’est l’été. La pire saison, pour les abandons. « Je crains que les abandons de l’été ne recommencent, je ne pense pas que les Français aient changé, malheureusement, leurs comportements », déplore Annie Bénézech.