France

Haut-Rhin : L’adolescent soupçonné de préparer un attentat mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes

La garde à vue du mineur interpellé dans le Haut-Rhin mardi est terminée. L’adolescent de 14 ans, soupçonné de préparer « une action violente », a été mis en examen jeudi notamment pour association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteintes aux personnes, a indiqué le Parquet national antiterroriste (Pnat), après avoir été présenté à la justice. Il avait été interpellé à son domicile à Rosenau par des enquêteurs de la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI) dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Pnat.

Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que le mineur, qui a été placé sous contrôle judiciaire, « avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l’Etat islamique et était en lien avec des sympathisants de cette organisation terroriste », selon le Pnat, et était également « détenteur de nombreux produits explosifs ou substances pouvant entrer dans la composition d’engins explosifs ».

« Dans le cadre de son travail de renseignement », la DGSI avait « détecté » le profil de ce mineur, « manifestement acquis aux thèses de l’Etat islamique », avait expliqué mardi à l’AFP une source proche du dossier. « Il était déterminé à fabriquer des explosifs », avait-on poursuivi, en soulignant que les perquisitions avaient montré « qu’il en avait confectionné ».

Produits explosifs

« Les premières investigations ont permis de constater que ce mineur était détenteur de nombreux produits explosifs ou substances pouvant entrer dans la composition d’engins explosifs », a confirmé le Pnat. « De surcroît, il avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l’Etat islamique et était en lien avec des sympathisants de cette organisation terroriste », a-t-il ajouté. Une information judiciaire a été ouverte jeudi pour association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes, atteintes aux personnes et infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste, « afin de permettre la poursuite des investigations, notamment sur l’existence d’un projet d’action violente ».

Le magistrat instructeur va décider ou non d’une mise en examen, et son placement sous contrôle judiciaire ou en détention provisoire sera requis en fonction du rapport de l’Unité éducative auprès du tribunal (UEAT), toujours selon le parquet antiterroriste. Compte tenu de son jeune âge, la garde à vue de ce mineur ne pouvait pas excéder 48 heures.

Plus de 100 mineurs condamnés depuis 2015

D’après le Pnat, « jusqu’au début des années 2010, la mise en cause de personnes mineures était exceptionnelle dans les procédures de terrorisme ». Mais « depuis 2015, plus de 100 individus ont été condamnés par le tribunal pour enfants ou la cour d’assises des mineurs spécialement composée pour des faits de terrorisme » et « six autres personnes sont en cours ou en attente de jugement devant une juridiction des mineurs ».

« A ce jour, 20 personnes sont mises en examen pour des faits terroristes commis en tout ou partie en tant que mineurs », a ajouté le parquet, précisant que « 16 d’entre elles ont été mises en examen depuis le 1er janvier 2020 dont 15 pour leur implication dans des projets d’action violente ou dans des actions violentes menées à leur terme ». Et sur l’ensemble de ces personnes condamnées, en attente de jugement ou mises en examen, « un seul mineur a effectivement commis un acte violent ».