Belgique

Friche Josaphat : le projet de construction a été dévoilé et pourrait raviver les tensions PS-Écolo

Projets de logements et d'école sur la friche Josapahat
Projets de logements et d’école sur la friche Josapahat ©IPM Graphics

La SAU avance qu’il s’agit “autant d’un parc que d’un nouveau quartier”, en ce sens que le projet a été pensé pour que les logements embrassent les espaces verts, qui représentent un quart de la surface à construire. Une dizaine de mares et de zones humides doivent notamment être créées.

Un compromis est possible pour l’avenir de la friche Josaphat

Le projet empiète cependant sur la zone qui concentre le plus haut degré de biodiversité. La Société d’Aménagement Urbain (SAU) se justifie par le besoin criant de logements à Bruxelles, où pas moins de 50 000 ménages sont en attente d’un logement social. Nous avons appris ce jeudi que la partie au nord de la friche sera laissée telle quelle sans aménagement. La biodiversité qui se trouve au sud, sur le site des constructions, devrait donc théoriquement “remonter” vers cette zone. Le paysagiste du bureau Wald, Clément Willemin, assure que “de nouvelles espèces s’implanteront dans le quartier” puisque la zone sud (habitée par l’humain) intégrera davantage d’espaces humides, mares, végétation de roseaux et jardins de pluie.

Projections d'architectes diffusées lors de la présentation du projet d'urbanisation de la Friche Josaphat à Schaerbeek.
Projections d’architectes diffusées lors de la présentation du projet d’urbanisation de la Friche Josaphat à Schaerbeek. ©Eiffage/AXA/SAU

Si la question des espaces verts et de la biodiversité attire tant l’attention, c’est parce que le Parti socialiste et Écolo, deux des partis qui composent le gouvernement bruxellois, se querellent depuis plusieurs années sur le sort de la friche Josaphat. Pour cause, alors que les socialistes voulaient y construire des logements, Écolo souhaitait à l’inverse préserver l’entièreté de cet espace vert pour la richesse de sa biodiversité et les vertus climatiques.

Après des années de mésentente, le PS a décidé début 2023 de se passer de l’accord des verts pour avancer sur le dossier. Une décision dénoncée comme un passage en force par Écolo et qui a pratiqué la politique de la chaise vide durant trois semaines au gouvernement bruxellois, entre février et mars 2023.

Alain Maron (Écolo), ministre bruxellois de l’Environnement, a d’ailleurs réagi avec scepticisme au projet de construction qui a été dévoilé ce jeudi. “Nous constatons la poursuite d’une logique de passage en force, malgré l’absence d’accord en gouvernement sur ce dossier, a déploré son cabinet. De notre côté, nous continuons à faire le maximum pour que les enjeux de lutte contre l’effondrement de la biodiversité et les enjeux d’adaptation aux effets désastreux des dérèglements climatiques soient encore plus et mieux intégrés aux projets d’aménagement du territoire. Nous tenons à rappeler que les experts plaident pour que soient préservés autant que possible les espaces naturels, surtout quand des alternatives sont possibles”.