France

Concours Lépine : Une capsule qui permet de certifier la bonne conservation d’un vin primée

Le voyage valait le détour. En déplacement depuis deux semaines à la Foire de Paris pour participer au Concours Lépine, Tegwen Naveos est revenu mardi dans le Morbihan avec une médaille d’or accrochée au cou. « C’est la reconnaissance de dix ans de travail et de recherche et j’espère que cela va nous ouvrir de belles perspectives », réagit le lauréat du prestigieux concours. Baptisée Beaucarnea, son invention a pour ambition de révolutionner la conservation et la traçabilité des bouteilles de vin. Le tout grâce à une capsule scellée au cul de la bouteille qui permet d’obtenir des informations sur le vécu du fameux breuvage.

Tegwen Naveos (à droite) revient du Concours Lépine avec une médaille d'or autour du cou.
Tegwen Naveos (à droite) revient du Concours Lépine avec une médaille d’or autour du cou. – Beaucarnea

Sur son origine bien sûr et son millésime grâce à un numéro unique attribué à chaque domaine et une couleur de cadran propre à chaque cuvée. Mais surtout sur la température du vin à l’instant t et sur les variations qu’il a subies au cours de son cycle de vie. Car c’est bien connu, les vins n’apprécient guère les températures trop froides ou trop chaudes et les brusques variations du thermomètre. « Cela altère les qualités gustatives du vin », souligne Tegwen Naveos.

« Personne ne fait attention au transport du vin »

Dans un marché des grands crus en pleine expansion, où les bouteilles s’échangent et voyagent aux quatre coins de la planète, certains acquéreurs achètent donc parfois des bouteilles qui ont été trimballées dans des conditions pas très optimales. « Personne ne fait attention au transport du vin aujourd’hui alors qu’on maîtrise la chaîne du froid pour tous les aliments », indique-t-il.

Pour arrêter le massacre et rassurer le client sur la bouteille qu’il achète, Tegwen Naveos a donc développé cette capsule qui permet à l’aide de deux aiguilles de connaître en un coup d’œil les températures minimum et maximum subies par le flacon au fil des années.  « C’est enregistré de manière irréversible et c’est inviolable », assure le concepteur.

Un moyen de lutter contre la contrefaçon

Sommelier de formation, ce dernier a eu l’idée de cette capsule il y a une dizaine d’années à la suite d’une expérience assez traumatisante. « J’ai vendu des bouteilles de Château Margaux que j’avais achetées pour la naissance de ma fille à une personne, raconte-t-il. Elle ne devait pas beaucoup s’y connaître en vin car elle a laissé ses bouteilles de longues minutes dans le coffre de sa voiture stationnée en plein soleil. J’en ai eu des sueurs froides. »

Discret sur les composants de son invention, qui n’utilise aucune technologie et dont il a confié le design à une horlogère, Tegwen Naveos espère dans les prochains mois convaincre des grands domaines de sceller sa capsule au cul de leurs bouteilles. « C’est un moyen aussi de lutter contre la contrefaçon qui pollue le marché du vin, notamment sur les millésimes avec beaucoup de fausses bouteilles mais aussi beaucoup de vraies bouteilles mais avec du faux contenu », précise l’entrepreneur lorientais, également à la tête du site de vente en ligne Pur Jus, spécialisé dans les vins bios et naturels.