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L’irruption de la police israélienne dans la mosquée Al Aqsa fait craindre une redite du scénario de 2021

La Maison Blanche « extrêmement préoccupée » par les violences dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem

Tsahal a indiqué mercredi n’avoir aucun intérêt à une escalade armée mais être prête à faire face à tout scénario. Le mouvement islamiste Hamas, qui administre la bande de Gaza, a dénoncé un “crime sans précédent” et décliné toute responsabilité dans les tirs de roquettes, tout en ajoutant que ceux-ci étaient une réponse à l’attaque des forces de police israélienne dans la mosquée d’Al Aqsa, juste avant l’aube. Des centaines de fidèles s’y étaient rassemblés pour la première prière du jour.

Un creuset avec les mêmes ingrédients

D’après la police israélienne, plusieurs jeunes hors-la-loi et agitateurs masqués ont apporté à l’intérieur de la mosquée des feux d’artifice, des bâtons et des pierres. Ils s’y sont barricadés et ont proféré des slogans incitant à la haine et la violence. “Après de nombreuses et longues tentatives infructueuses de les faire sortir par le dialogue, les forces de police ont été contraintes de les déloger dans le but de permettre la tenue des prières de l’aube et d’empêcher des troubles violents”, a-t-elle encore souligné.

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Même si la situation s’est apaisée après le lever du jour, une résurgence des tensions reste possible sur l’esplanade des Mosquées. Celle-ci est établie sur le mont du Temple, également (premier) lieu saint pour le judaïsme à l’endroit du mur des Lamentations. Ces nouveaux heurts se sont développés dans un creuset où l’on retrouve les mêmes ingrédients symboliques qu’il y a deux ans, auxquels s’ajoutent d’autres. Ils surviennent à mi-course du ramadan (le mois consacré au jeûne du corps et de l’esprit chez les musulmans) et au moment où les fidèles juifs s’apprêtent à célébrer Pessah (Pâque juive). Ils s’inscrivent plus largement dans un climat politique et sécuritaire tendu, où le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahou fait la part belle aux partis extrémistes et pro-colons, et où 110 personnes ont trouvé la mort dans des violences depuis le début de l’année. Entre autres, suite à de multiples raids de Tsahal visant à démanteler des cellules terroristes palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie.

Condamnations en cascade

Ce nouvel épisode de vive tension entre Israël et Palestiniens a suscité une série de condamnations de la part des États et autorités arabes de la région. Le ministre palestinien des Affaires civiles palestinien, Hussein al Cheikh, a jugé que “le niveau de brutalité [de la police israélienne] nécessitait une action urgente palestinienne, arabe et internationale”.

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L’Egypte a pour sa part dénoncé l’irruption dans la mosquée Al Aqsa et indiqué tenir “Israël, puissance occupante, comme responsable de cette dangereuse escalade qui pourrait saper les efforts de trêve”. La Jordanie, qui administre les lieux saints musulmans de Jérusalem à travers l’institution du Waqf, a condamné une “atteinte flagrante à l’identité et à la fonction de la mosquée en tant que lieu de culte réservé aux seuls musulmans”, tout en demandant aux forces israéliennes de s’en retirer immédiatement. De son côté, l’Arabie saoudite a dit son “rejet catégorique” d’actions violant “les principes internationaux et les normes relatives au respect du sacré”.