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Chelsea-OL : « L’exploit s’est transformé en cauchemar », pour Lyon, qui n’est pas près de digérer le penalty anglais

La perspective du remake de la superbe finale de la Ligue des champions 2022 entre l’OL et le FC Barcelone (3-1) faisait saliver tous les supporteurs lyonnais. On approchait 23h30 jeudi lorsque ceux-ci ont hurlé leur joie, dans le parcage visiteur de Stamford Bridge, au moment du deuxième but inespéré de Sara Däbritz (0-2, 110e). La défaite (0-1) du quart de finale aller de C1 allait être gommée, au bout d’un intense combat européen, et le Barça allait se présenter en demies. 

Très sereines durant la prolongation à Londres, les partenaires de Wendie Renard ne subissaient même pas de véritable occasion dans les ultimes minutes. Au bout du temps additionnel de cette prolongation, l’ailière des Blues Lauren James allait même s’enfermer une dernière fois au coin de la surface, accompagnée par Vicki Becho et Ellie Carpenter. L’arbitre croate Ivana Martincic laissait tranquillement se jouer ce duel (à 5’40 » sur la vidéo ci-dessous), avant d’être sur le point de siffler la fin de la rencontre après le renvoi lyonnais.

Oui, mais le VAR en a décidé autrement. Après plus de deux minutes d’imbroglio, le temps de la consultation des images, Ivana Martincic s’est déjugée, en s’appuyant sur un léger contact de Vicki Becho, avec sa jambe gauche, sur Lauren James, avant que celle-ci ne s’écroule. Le penalty transformé par Maren Mjelde (1-2, 120e+8) puis les échecs durant la série de tirs au but de Wendie Renard et de Lindsey Horan (4-3) ont alors anéanti les rêves d’une neuvième couronne européenne de ce groupe lyonnais. Autant dire que cet épilogue passait très mal, au bout de la nuit, pour Jean-Michel Aulas. Sur OL Play, le président lyonnais a aussitôt pointé « un sentiment d’injustice », avec « un fait de jeu qui est visiblement contestable, très critiquable, et qui vient bouleverser une magnifique soirée ».

« James n’attend qu’un truc, c’est de s’écrouler »

« L’exploit s’est transformé en cauchemar », poursuit JMA, qui a connu un jeudi bien rempli, après avoir œuvré pour l’officialisation d’Hervé Renard à la tête de la sélection féminine. Il s’est ensuite fendu d’un parallèle historique avec un autre célèbre quart de finale européen de son club (en 2005) : « J’ai trop de peine, ça nous rappelle chez les garçons le triste match d’Eindhoven, avec ce penalty qui n’avait pas été sifflé sur Nilmar ».

Sa coach Sonia Bompastor, qui ressentait « beaucoup de frustration », au micro d’OL Play, arrivait à la même conclusion : « L’intervention du VAR est venue gâcher tout ce beau travail ». Celle-ci développait sa perception de cette action de la 122e minute de jeu coûtant si cher, avec forcément au passage une prise de risque de la jeune attaquante Vicki Becho (19 ans).

Avec mon expérience d’ancienne joueuse, je sais que Chelsea est à ce moment-là dans une situation un peu désespérée. James est dans la surface et elle n’attend qu’un truc, c’est de s’écrouler pour que l’arbitre siffle un penalty. C’est la seule possibilité pour James, et ce qui est frustrant, c’est que l’arbitre ne siffle pas, c’est le VAR qui fait appel à elle. On est un peu abattus, on a besoin de digérer ça. »

Sonia Bompastor pourra s’appuyer sur ses emblématiques leaders, comme Ada Hegerberg, pour remobiliser l’équipe et tenter d’aller conquérir un énième doublé D1-Coupe de France. L’attaquante norvégienne confiait au site de l’UEFA : « Nous avons été gâtées en Ligue des champions jusque-là avec tous ces succès incroyables. C’est une terrible défaite pour nous ce soir, mais nous devons l’accepter et garder la tête haute ». Il leur faudra aussi éviter de décortiquer 872 fois ce penalty que Didier Drogba aurait pu qualifier de « fucking disgrace », dans ce même antre de Stamford Bridge.