France

Pas-de-Calais : Un trio condamné à des peines de 25 à 30 ans de réclusion pour avoir torturé une jeune femme

Ils sont restés impassibles à l’énoncé du verdict. La cour d’assises du Pas-de-Calais a condamné, jeudi, un trio de Dunkerquois, deux frères et l’épouse du plus jeune, à des peines de vingt-cinq à trente ans de réclusion criminelle pour avoir séquestré, torturé et violé une jeune femme durant des semaines, en 2018, à Calais.

A l’issue d’une semaine d’audiences tenues à huis clos, à la demande de la partie civile, la femme du trio, Céline, 42 ans, est condamnée à trente ans de réclusion assortie de vingt ans de sûreté, pour séquestration avec torture, complicité de viol par instigation, et tentative d’extorsion par violence à l’encontre du père de la jeune femme.

Casier judiciaire vierge

Reconnus pour leur part coupables de séquestration avec torture et faits de viol avec torture, son jeune époux Dylan, 23 ans, a écopé de vingt-cinq ans dont seize de sûreté, et son beau-frère Jessy, 26 ans, de vingt-huit ans dont dix-huit de sûreté.

L’avocate générale, la substitute Diane Sytsma, avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie de vingt-deux ans de sûreté pour chacun des membres du trio. Tous les trois avaient pourtant un casier judiciaire vierge.

L’avocate de la jeune victime, Me Françoise Cambrai, s’est refusée à tout commentaire « par respect » pour sa cliente et à sa « demande ». Absente au premier jour du procès, la jeune femme, apparue très fragilisée, n’est venue témoigner que jeudi. Pour Dylan, « il est très compliqué d’assumer, mais il assume quand même la gravité des faits », a commenté pour l’AFP son avocat, Me Jean-Pierre Mougel.

Escalade de sévices durant plus de six semaines

Les faits remontent à l’automne 2018. Fin novembre, la victime, alors âgée de 18 ans, est prise en charge dans une rue de Calais par une automobiliste, hagarde, la tête rasée et souffrant de nombreuses brûlures et plaies. Elle raconte avoir subi une escalade de sévices durant plus de six semaines au domicile de Cécile et Dylan, chez qui elle s’était installée après s’être disputée avec son père et après avoir rompu avec son petit ami. Selon ses dires, Dylan était un ancien ami de collège.

Le couple et Jessy étaient notamment accusés de l’avoir privé de nourriture et sommeil, l’avoir violée à répétition, lui avoir fait subir des simulations de noyade…. Ils avaient reconnu les faits durant l’enquête, s’en renvoyant la responsabilité.

Présentée par son beau-frère comme le « maître de la bande », Cécile, une mère de quatre enfants dont deux placés, avait affirmé avoir agi par jalousie envers la jeune femme. Les expertises médicale et psychologique ont mis en évidence chez la victime l’existence d’un trouble post-traumatique et la persistance de cauchemars, troubles anxieux et phobiques.