Belgique

Tué d’une balle dans la tête parce qu’il faisait « trop de bruit » : Domenico Puddu reconnu coupable de l’assassinat de Jean-Yves Wargnies

Assassinat par balle de Jean-Yves Wargnies : pour sa défense, Domenico Puddu affirme avoir agi dans un “volcan d’énervement”

Jeudi matin, Me Jean-Philippe Mayence, avocat de la famille de la victime, a pris la parole en premier pour demander au jury de reconnaître la prescription de meurtre dans le chef de Domenico Puddu. Pour l’avocat carolo, qui a dressé un portrait implacable de l’accusé, il existe au moins sept raisons pour reconnaître que Domenico Puddu a commis un meurtre. “En premier lieu, il y a les aveux, mais ce n’est pas suffisant. Ensuite, il y a le fait d’avoir utilisé une arme à feu. Il y a aussi le nombre de coups de feu tirés qui indiquent une détermination. Il y a encore la zone visée, la tête, qui est létale par excellence”.

Un habitué des menaces

Jean-Philippe Mayence, qui insistait aussi pour que les jurés reconnaissent la préméditation dans l’acte posé par Domenico Puddu, a livré onze éléments qui, selon lui, attestaient cette préméditation. Citons en vrac le fait que lorsqu’il se rend la première fois chez Jean-Yves Wargnies, il se munit d’une arme. Mais aussi le fait que Domenico Puddu est incapable de se rappeler des “propos tenus par Jean-Yves Wargnies, qui l’ont tellement choqué qu’il se met dans une belle colère”. L’avocat précise aussi, capture d’écran à l’appui, que l’on voit “Monsieur Puddu armer son pistolet avant d’arriver chez Jean-Yves”. Et les autres arguments sont dans la même veine.

En rappelant les nombreux faits d’armes de Domenico Puddu depuis la fin des années 90, Jean-Philippe Mayence souligne qu’il a, avant son acte, déjà “menacé de mort des voisins, au moins trois fois depuis 1999. Un rêve d’être son voisin celui-là”. En conclusion, l’avocat rappelle aux membres du jury qu’il est désormais admis que Jean-Yves Wargnies ne “travaillait jamais le week-end et le soir. Les arguments de Monsieur Puddu, c’est donc du bidon”.

C’est ensuite au tour de l’avocate de Christophe B., qui travaillait avec Jean-Yves Wargnies le jour du drame. Elle s’attardera sur la troisième question à laquelle les jurés ont dû répondre jeudi. Me Elena D’Agristina se demande pourquoi son client “aurait inventé les propos de menaces tenues par Monsieur Puddu ? Monsieur Puddu, à chaque fois qu’il ouvre la bouche, il s’enfonce”.

”Une exécution”

L’avocat général évoquera la constance chez l’accusé lorsqu’il évoque ses ennuis judiciaires précédents, à savoir “le complot, c’est toujours la faute des autres.” Il insistera lui aussi sur la préméditation. “Il a choisi de se munir de son arme chargée et il a fait à pied les 40 mètres qui séparent son habitation de celle de Jean-Yves Wargnies. Il ne vient pas pour parler mais parce qu’il a déjà construit son projet criminel, qui est de tuer Jean-Yves Wargnies”. Il qualifiera les faits “d’exécution”.

L’avocat de la défense Me Thomas Puccini était conscient que la balance de la justice penchait lourdement, à l’issue de ces débats, contre son client. Il a cherché à inverser légèrement la tendance, mais n’a pas tenté de contester l’homicide. Sur les menaces à l’égard de Christophe B., l’avocat ne les a pas contestés pas non plus. Et même sur la préméditation, s’il ne l’exclut pas, il conteste la manière dont les parties civiles et l’avocat général ont présenté les choses. Selon l’avocat, “son intention première est d’intimider Monsieur Wargnies. De le menacer, comme il l’a toujours fait avec ses voisins. Sinon il aurait chargé totalement son arme lors de la première fois où il se rend chez Monsieur Wargnies”. Il justifie le pétage de plomb de son client par le fait que la victime lui ait confirmé avoir appelé la police.

Il est également reconnu coupable de menaces à l’égard de Christophe B. qui était présent ce jour-là, pour aider Jean-Yves Wargnies, personnalité bien connue dans la région de Charleroi, à réaliser des travaux.