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Des armées de mercenaires attirées par l’or du Soudan: « Ce sont des gens qui essaient de trouver des opportunités dans la guerre civile… »

Ces dernières années, le général Hemetti, à la tête des Forces de soutien rapide (FSR) mais aussi de nombreuses mines d’or qui lui offrent une assise financière confortable, a intensifié ce business des mercenaires en envoyant ses troupes sur différents théâtres d’opérations (Centrafrique, Mali, Libye ou Yémen). Des tribulations qui ont permis de tisser des liens avec des mouvements issus de ces pays qui se retrouvent aujourd’hui à Khartoum ou au Darfour.

Abdel Fattah al-Bourhane, président du Conseil de souveraineté de transition de la République du Soudan, et adversaire de Hemetti, n’a pas hésité à rappeler à plusieurs reprises que “des mercenaires venus du Tchad, de Centrafrique et du Niger” combattent dans les rangs des forces ennemies.

Et les hommes de Wagner ?

Un constat relayé par l’envoyé de l’Onu au Soudan, Volker Perthes qui a plusieurs fois insisté sur l’implication de combattants venus des États sahéliens. “Je les appellerais des chercheurs de fortune et des mercenaires – et il y en a pas mal – pour soutenir l’une des parties belligérantes au Soudan, les FSR. Ce n’est pas une politique officielle des États d’origine, ce sont des gens qui essaient de trouver des opportunités dans la guerre civile au Soudan, souvent juste des opportunités pour voler ou pour s’enrichir”, a-t-il notamment expliqué à la Deutsche Welle.

L’expert des Nations Unies n’a pas voulu confirmer la présence des hommes de la milice Wagner évoquée par plusieurs témoins à Khartoum. Des diplomates étrangers ont en effet fait état ces dernières années du passage régulier de ces mercenaires russes dans la capitale soudanaise qui apparaissait comme une des bases arrière pour ces hommes actifs depuis 2018 dans la République centrafricaine voisine. Selon Cameron Hudson, expert américain sur cette région, “les hommes de Wagner ne combattent pas au Soudan, ils sont présents en tant que conseillers techniques”.

La Libye voisine est aussi un autre théâtre d’opérations pour les hommes du général Hemetti qui peuvent compter sur le soutien d’un autre haut gradé, le général Haftar qui contrôle une partie de ce pays et dispose d’importants stocks d’armes. De quoi garantir l’approvisionnement des FSR, tandis qu’al-Bourhane, lui, peut compter sur le soutien massif du président égyptien – ex-général – al-Sissi.

Des capacités militaires importantes qui laissent penser aux deux protagonistes qu’ils peuvent l’emporter militairement et éloignent les chances de succès des négociations de paix.

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