France

Bretagne : La journaliste Morgan Large victime d’une nouvelle tentative de sabotage

C’est un bruit suspect qui l’a alertée. Alors qu’elle se trouvait au volant de sa voiture personnelle vendredi, la journaliste bretonne Morgan Large a senti que quelque chose clochait et s’est aussitôt rendue chez son garagiste. Ce dernier a alors livré son diagnostic : « Les écrous de la roue arrière gauche sont complètement desserrés, la roue bouge à la main et ne tient presque plus. » La journaliste assure pourtant que son véhicule roulait parfaitement la veille.

Pour le média d’investigation Splann ! qu’elle a co-fondé, il s’agit là d’un « nouvel acte de sabotage » dont a été victime la journaliste, connue pour ses enquêtes sur l’agro-industrie et les atteintes à l’environnement. Il y a deux ans presque jour pour jour, Morgan Large, qui avait témoigné peu de temps avant dans le documentaire Bretagne, une terre sacrifiée sur France 5, avait déjà connu la même mésaventure. Le 31 mars 2021, alors qu’elle s’apprêtait à prendre le volant, la journaliste, qui collabore aussi pour Radio Kreiz Breizh (RKB), avait retrouvé les boulons de l’une des roues de sa voiture entièrement dévissés. « Je peux dire que ça vous glace, ce n’est plus de la menace sourde là », nous confiait-elle à l’époque.

La protection policière lui avait été refusée

« Un acte criminel » qui s’est donc reproduit « dans les mêmes circonstances, sur la même roue, au même endroit et quasiment à la même date que la première fois », selon les équipes de Splann !, qui précisent que les faits se seraient produits « dans la nuit du 23 au 24 mars. » Accompagnée du président de RKB, la journaliste a déposé plainte samedi à la brigade de gendarmerie de Rostrenen (Côtes-d’Armor).

Elle en avait fait de même il y a deux ans, une plainte classée sans suite en décembre. Après cette première tentative de sabotage, Reporters Sans Frontières avait également demandé une protection policière pour la journaliste, une demande qui avait été refusée.

Cela a-t-il « favorisé un sentiment d’impunité chez ses agresseurs ? », s’interroge la rédaction de Splann !, qui considère que « ce sabotage est une nouvelle tentative de porter atteinte à la vie et au travail d’enquête de notre collègue et consœur. » « En instillant la peur dans la profession, il participe du climat de menaces qui pèse sur la liberté de la presse et sur les lanceurs d’alerte », poursuit la rédaction dans un communiqué.