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« Un poisson d’avril », « honteux », « une gifle »: la Russie prend la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU sous les critiques de l’Occident

« La présidence russe du Conseil de sécurité des Nations unies est une gifle au visage de la communauté internationale », a déploré sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Selon lui, les « les membres actuels » de l’organe exécutif de l’ONU doivent « contrecarrer toute tentative » de la Russie d' »abuser de sa présidence ».

Jeudi, M. Kouleba avait déjà qualifié cette présidence russe de « mauvaise blague », estimant que « la Russie a usurpé son siège ; elle livre une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale pour enlèvement d’enfants ».

Ces critiques de la part de Kiev n’ont toutefois pas empêché Moscou d’assurer que sa délégation à l’ONU ce mois-ci, pour succéder au Mozambique, serait bien dirigée par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

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Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 24 février 2023 à New York

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<p>Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le 24 février 2023 à New York</p> ©AFP/Archives

« Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil (de sécurité) sur ‘Un multilatéralisme efficace à travers la défense des principes de la Charte des Nations unies’. Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov », a même déclaré jeudi à la presse sa porte-parole, Maria Zakharova.

Elle a souligné que M. Lavrov comptait aussi présider une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril.

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« Poisson d’avril »

Les soutiens diplomatiques de Kiev, en premier lieu les Etats-Unis, se sont rapidement élevés contre une telle position.

« Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l’attention de ses tentatives de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent », a commenté jeudi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

« Un pays qui viole de façon flagrante la Charte de l’ONU et envahit son voisin n’a pas sa place au Conseil de sécurité », a-t-elle lancé.

Les pays baltes, autres appuis importants de Kiev et fortement opposés à Moscou, ont quant à eux parlé samedi de « poisson d’avril ».

« Le (jour du) poisson d’avril est un jour parfait » pour la Russie, a raillé le ministère lituanien des Affaires étrangères. « La Russie, qui livre une guerre brutale à l’Ukraine, ne peut diriger que le ‘Conseil de l’insécurité' ».

De son côté, la mission diplomatique estonienne à l’ONU a jugé « honteux et humiliant » que le Conseil de sécurité des Nations unies soit dirigé par la Russie, dont le président Vladimir Poutine est « un criminel de guerre avec un mandat d’arrêt permanent de la CPI ».

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Le président russe Vladimir Poutine avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko à Novo-Ogaryovo, près de Moscou, le 17 février 2023

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<p>Le président russe Vladimir Poutine avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko à Novo-Ogaryovo, près de Moscou, le 17 février 2023</p> ©SPUTNIK/AFP/Archives

A l’ONU, la Russie dit pour sa part faire face à « l’Occident collectif », qui l’a mise au ban des nations mondiales depuis le déclenchement de son offensive militaire en Ukraine en février 2022.

La présidence russe aux Nations unies intervient une semaine après que Vladimir Poutine a annoncé vouloir déployer des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son seul allié diplomatique européen, renforçant les craintes des Occidentaux.