Ceux « qui tenteraient d’interférer […] doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences encore jamais connues ». Vladimir Poutine a lancé cet avertissement il y a tout juste trois mois, le 24 février, au déclenchement de son « opération militaire spéciale » en Ukraine. Si le mot « nucléaire » n’a pas été prononcé, il a effleuré de nombreux esprits. Le message s’est fait plus évocateur encore, trois jours plus tard, quand le président a ordonné au ministre de la Défense et au chef d’état-major « de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat ».
Pour Vladimir Poutine, le simple fait d’envisager ouvertement des frappes nucléaires permet de rappeler à son opinion publique que la Russie est crainte et de l’asseoir en tant que superpuissance sur la scène internationale.
Trois mois se sont écoulés depuis le déclenchement de la guerre. Et « nous ne voyons pas à ce stade, en tant que service de renseignement, de preuve concrète montrant que la Russie prépare le déploiement ou même l’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques », a cadré le directeur de la CIA, Bill Burns, le 7 mai dernier. « Nous continuons à penser que le président Poutine n’ordonnera l’usage de l’arme nucléaire que s’il perçoit une menace existentielle pour l’État ou le régime russe », a précisé la directrice du renseignement national américain, Avril Haines, le 10 mai.
La question reste néanmoins posée. Vladimir Poutine a affirmé, le 9 mai dernier, qu’il opérait, depuis le 24 février, une« riposte préventive » …
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