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Retraites en France: la rencontre tant attendue entre Borne et l’intersyndicale se solde par un « échec »

« Nous avons redit à la Première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La Première ministre a répondu qu’elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave », a déclaré M. Chabanier. « C’est forcément un échec quand la Première ministre ne fait aucune ouverture sur cette discussion. Donc oui c’est forcément un échec ».

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François Hommeril de la CFE-CGC (C, 2e rang), Frédéric Souillot de FO (D), Laurent Berger de la CFDT (C, 1er rang) Sophie Binet de la CGT (G), Simon Duteil de SUD (2e D, 2e rang) et Murielle Guilbert (G, 2e rang), à leur arrivée à l’hôtel de Matignon à Paris, le 5 avril 2023

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François Hommeril de la CFE-CGC (C, 2e rang), Frédéric Souillot de FO (D), Laurent Berger de la CFDT (C, 1er rang) Sophie Binet de la CGT (G), Simon Duteil de SUD (2e D, 2e rang) et Murielle Guilbert (G, 2e rang), à leur arrivée à l’hôtel de Matignon, le 5 avril 2023 ©AFP

Les syndicalistes avaient prévenu qu’ils quitteraient la réunion si Elisabeth Borne refusait de parler du recul de l’âge de départ à 64 ans, qui cristallise la colère.

C’est la première fois qu’ils sont reçus à Matignon depuis la présentation le 10 janvier de la réforme, qui a généré une mobilisation inédite dans la rue.

La Première ministre avait promis qu’elle serait « à l’écoute de tous les sujets » que les syndicats voudraient aborder en dépit de « points de désaccord », en particulier le recul de l’âge.

Impasse

Le leader de la CFDT Laurent Berger qui a dit s’en remettre à « la sagesse du Conseil constitutionnel » qui doit rendre sa décision le 14 avril, a appelé « un maximum de travailleuses et travailleurs à rejoindre les cortèges demain », date d’une 11e journée de mobilisation contre la réforme.

« On ne peut pas passer à autre chose tant que cette réforme n’est pas retirée », a dit Sophie Binet, secrétaire générale nouvellement élue à la tête de la CGT après la réunion.

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Sophie Binet, nouvelle patronne de la CGT en Auvergne, en France, le 31 mars 2023

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Sophie Binet, nouvelle patronne de la CGT en Auvergne, en France, le 31 mars 2023 ©AFP

« L’intersyndicale sera unie jusqu’au bout », a-t-elle affirmé, balayant les spéculations sur les récentes dissonances entre la CFDT, qui réclame de « retirer ou suspendre » le texte, et la CGT, qui veut le « retrait » pur et simple.

Du côté des opposants à la réforme comme de l’exécutif, personne ne se faisait d’illusions sur l’issue de la rencontre

Pour un ministre de premier plan, la rencontre entre Mme Borne et les syndicats était « déjà écrite ». Celui-ci tablant avant même qu’elle n’ait lieu sur une impasse.

Elisabeth Borne « ne nous a absolument rien sorti de différent », a déploré Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, soulignant les « visages fermés » de ces interlocuteurs.

« Autre chose »

« On est dans une impasse » car « tant qu’il n’y aura pas de retrait (…) on ne passera pas à autre chose », avait observé la patronne des écologistes Marine Tondelier mardi à l’issue d’une rencontre avec Elisabeth Borne, qui consulte tous azimuts pour sortir de la crise.

« Et quand on est dans une impasse, il faut faire demi-tour », a renchéri la leader du PS Olivier Faure, qui a trouvé la Première ministre « démunie » de solutions.

La réforme a généré une mobilisation quasi hebdomadaire inédite allant jusqu’à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), soit davantage qu’en 1995 ou 2010. Et ces manifestations ont connu un regain de tensions après l’adoption sans vote de la réforme au Parlement, via le 49.3.

Les syndicats avaient déjà demandé, en vain, d’être reçus par Emmanuel Macron. Elisabeth Borne les avaient alors renvoyés au ministère du Travail.

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Le ministre du travail Olivier Dussopt (G) et la Première ministre Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale à Paris le 28 mars 2023

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Le ministre du travail Olivier Dussopt (G) et la Première ministre Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale à Paris le 28 mars 2023 ©AFP

Côté gouvernement, le souhait c’est de « négocier autre chose » que les retraites, selon un ministre, « inquiet du niveau de tension », en attendant la décision du Conseil constitutionnel.

Elisabeth Borne considère qu’il y a « beaucoup de sujets à aborder » sur « la qualité de vie au travail, sur les fins de carrière, sur la prévention de la pénibilité ».

Or pour Cyril Chabanier de la CFTC: les syndicats refusent de « tourner la page et d’ouvrir, comme le souhaite le gouvernement, d’autres séquences de concertations ».

L’exécutif mise cependant sur la fatigue des manifestants alors que les vacances de printemps débutent le 8 avril. A l’inverse, les syndicats entendent jeudi « montrer que la mobilisation est toujours puissante ».

Laurent Berger espère dans L’Obs que le Conseil constitutionnel « censurera la loi ». Car « s’il y a censure de points particuliers comme l’index senior, la pénibilité au travail, etc., mais pas des 64 ans, alors ça ne répondra en rien à la conflictualité sociale en cours », selon lui.

Les syndicats comme la gauche comptent également sur la validation par la Haute juridiction du référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme.