France

Crise énergétique : Un chef d’entreprise appelle à renvoyer les factures d’électricité à Emmanuel Macron

« J’ouvre une collecte de factures d’énergie regroupées dans un imposant colis à destination de… l’Élysée ! » C’est ainsi que mardi, sur sa page Facebook, un entrepreneur de Bourgogne, miné par la hausse des prix, a annoncé sa volonté d’envoyer à Emmanuel Macron ses factures énergétiques et celles d’autres patrons en colère.

« Bonjour, Je suis Arnaud Lhermite, directeur d’une entreprise de chaudronnerie/tôlerie à taille humaine depuis 2009 située au cœur de la Bourgogne », écrit le patron de L’Atelier des trois mondes. « Comme vous, mon entreprise subit, impuissante, la hausse du prix de l’électricité. Que faire ? Répercuter la hausse sur nos prix de vente et perdre des clients ? Réduire notre consommation, donc arrêter des machines, donc réduire les commandes, donc réduire l’équipe ? », ajoute le chef d’entreprise avant de lancer « un coup de gueule national ».

« S’ils ne font rien, on ferme »

« Selon nos extrapolations, ma facture d’électricité va être multipliée par six cette année, de 26.000 euros en 2022 à 151.000 cette année. Et c’est en arrêtant les machines les plus énergivores et en travaillant la nuit quand l’électricité est moins chère », explique le patron bourguignon qui gère deux sites en Saône-et-Loire et un dans l’Yonne.

« Ce n’est pas viable », lâche l’entrepreneur, évoquant une perte de 27.000 euros dès le mois de janvier alors que l’entreprise réalise normalement un bénéfice d’environ 40.000 euros par an, pour un chiffre d’affaires annuel de 800.000 euros.

« S’ils ne font rien, on ferme », lance Arnaud Lhermite, estimant que « l’amortisseur » mis en place par le gouvernement pour les PME, dont ce patron n’est pas certain de pouvoir bénéficier, n’allégerait de toute façon sa facture que de 20 %. « Ça n’empêche pas d’arrêter l’entreprise », dit-il, réclamant plutôt un bouclier tarifaire, comme il en existe pour les ménages.

L’entrepreneur, qui appelle donc ses collègues à « rejoindre le collectif #industriesoushautetension », avoue ne pas « encore avoir reçu beaucoup de factures » pour le moment.