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Revers pour les indépendantistes écossais: le mari de Nicola Sturgeon arrêté 

« L’homme se trouve en détention et est interrogé par des enquêteurs », a précisé la police dans un communiqué sans l’identifier. « Des agents mènent aussi des perquisitions à plusieurs adresses dans le cadre de cette enquête ».

Selon les médias britanniques, il s’agit de Peter Murrell, époux de Mme Sturgeon. Il était jusqu’à la mi-mars directeur général du SNP et avait alors démissionné de ces fonctions, qu’il occupait depuis 20 ans, en pleine polémique sur le nombre de membres de la formation, durant la campagne interne pour désigner un nouveau leader.

Des journalistes ont constaté mercredi matin une importante présence policière au domicile du couple à Glasgow, une grande tente ayant été installée devant la maison.

Les investigations en cours portent notamment sur l’utilisation de dons de 600.000 livres sterling (683.000 euros) collectés ces dernières années en vue d’organiser un nouveau référendum d’indépendance, projet actuellement dans l’impasse face au rejet de Londres. Les médias évoquent également des questions sur un prêt qu’il aurait versé au parti.

Dans un communiqué, le parti a estimé qu’il n’était « pas opportun de commenter une enquête de police en cours mais le SNP coopère pleinement avec l’enquête et va continuer de le faire ».

La formation a précisé avoir décidé samedi de revoir sa gouvernance et ses règles de transparence.

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Nicola Sturgeon et son mari Peter Murrell, devant un bureau de vote à Glasgow en Écosse, le 12 décembre 2019

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Nicola Sturgeon et son mari Peter Murrell, devant un bureau de vote à Glasgow en Écosse, le 12 décembre 2019 ©AFP

Comme son épouse, Peter Murrell a consacré sa vie à la cause indépendantiste. Il a rencontré Nicola Sturgeon lors d’un camp de jeunesse du SNP et ils se sont mariés en 2010.

Leur relation avait suscité des accusations de conflits d’intérêt à la tête de la formation majoritaire au Parlement écossais, plus pressantes pendant la campagne de succession organisée en mars.

Divisons internes

Nicola Sturgeon, après huit ans à la tête de l’Ecosse et au total 15 ans à des postes à responsabilité dans l’exécutif local, a annoncé mi-février sa démission à la surprise générale, expliquant manquer d’énergie.

Ses dernières semaines en poste avaient également été marquées par de violentes attaques liées à la loi votée par le Parlement écossais facilitant la transition de genre, à laquelle Londres a opposé son véto.

Elle n’a pas commenté l’arrestation de son mari ni les perquisitions à son domicile. Elle avait réfuté tout lien avec le prêt accordé par M. Murrell au SNP, assurant qu’il s’agissait de fonds « qui appartenaient » personnellement à son époux.

Le départ de la dirigeante charismatique, qui portait le combat indépendantiste avec détermination, a affaibli le parti, ressorti divisé de la campagne interne qui a abouti à la nomination comme Premier ministre d’Humza Yousaf, 37 ans, la semaine dernière.

Le dirigeant, premier de confession musulmane à la tête d’une des nations constitutives du Royaume-Uni, est considéré comme incarnant la continuité après Mme Sturgeon, avec une ligne progressiste sur les questions sociétales et de gauche économiquement. Mais il n’a remporté que 52% des votes face à la plus conservatrice Kate Forbes.

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Humza Yousaf, le nouveau chef du Parti national écossais (SNP), s’exprime au stade Murrayfield d’Édimbourg après l’annonce de sa victoire, le 27 mars 2023

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Humza Yousaf, le nouveau chef du Parti national écossais (SNP), s’exprime au stade Murrayfield d’Édimbourg après l’annonce de sa victoire, le 27 mars 2023 ©AFP

Cette transition à la tête de l’Ecosse intervient alors que le combat pour l’indépendance, un temps relancé par le Brexit et l’impopularité des gouvernements conservateurs successifs à Londres, semble dans l’impasse. La Cour Suprême a rejeté la volonté d’Edimbourg d’organiser un nouveau référendum sans l’accord de Londres, après le vote qui avait abouti à la victoire du « non » à 55% en 2014.

Les indépendantistes voient dans l’indépendance un moyen de rejoindre l’Union européenne. Plus de 60% des Ecossais avaient voté contre la sortie de l’UE en 2016.