France

Dans l’affaire dite « Bismuth », Nicolas Sarkozy fixé ce mercredi en appel

Quel sort la justice va-t-elle réserver ce mercredi à Nicolas Sarkozy ? Deux ans après une condamnation sans précédent pour un ancien chef de l’État, la cour d’appel de Paris va rendre son verdict dans l’affaire dite « Bismuth », à l’encontre de l’ancien président, de son avocat historique et d’un ancien haut magistrat.

L’ex-président de la République sera présent pour le prononcé de la décision prévu à partir de 9 heures, selon des sources concordantes. En première instance, le 1er mars 2021, l’ancien locataire de l’Élysée a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence. Cette sanction inédite a soulevé l’ire du camp Sarkozy, qui a crié haro sur le Parquet national financier (PNF), ce dernier se défendant de « faire de la politique ».

Nicolas Sarkozy se dit innocent

Nicolas Sarkozy, qui n’a eu de cesse de clamer son innocence, a immédiatement fait appel : au premier jour de ce nouveau procès, le 5 décembre 2022, il a affirmé être venu « défendre son honneur bafoué » et assuré n’avoir « jamais corrompu qui que ce soit ».

A l’issue des débats, contrairement à la première instance, l’accusation n’a pas requis de prison ferme contre lui. Tout en parlant d’une affaire « d’une gravité sans précédent au cours de la Ve République », le parquet général a demandé trois ans de prison totalement assortis du sursis pour les trois prévenus. Le ministère public a en outre réclamé une interdiction des droits civiques de cinq ans pour Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert, ainsi qu’une interdiction d’exercer la profession d’avocat pendant la même période pour Me Herzog.

La décision de ce mercredi est attendue alors que l’ex-homme fort de la droite sera rejugé en appel à l’automne dans l’affaire « Bygmalion », et qu’il est sous la menace d’un troisième procès : le PNF a requis jeudi son renvoi en correctionnelle dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Ce dossier judiciaire, qui met également en cause trois de ses anciens ministres, est d’ailleurs indirectement à l’origine de l’affaire des écoutes.

Une ligne officieuse au nom de « Paul Bismuth »

Fin 2013, les juges d’instruction chargés de l’enquête sur les soupçons de corruption libyenne décident en effet de « brancher » les deux lignes de Nicolas Sarkozy. Ils découvrent alors l’existence d’une troisième ligne, officieuse. Achetée le 11 janvier 2014 sous l’identité de « Paul Bismuth », elle est dédiée aux échanges entre l’ex-président et son avocat Thierry Herzog.

Leurs conversations téléphoniques au langage parfois fleuri, diffusées pour la première fois à l’occasion du deuxième procès, sont au cœur du dossier. Pour l’accusation, ces écoutes font transparaître un pacte de corruption noué avec Gilbert Azibert, alors avocat général à la Cour de cassation. Les avocats des prévenus affirment par contre que ces écoutes sont illégales, car elles portent selon eux atteinte au secret des échanges entre un avocat et son client.