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Guerre en Ukraine : deux ex-détenus recrutés par Wagner arrêtés pour avoir tué des habitants de leur village à leur retour du front

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des milliers de détenus ont été recrutés dans les prisons russes pour aller se battre, aux côtés des hommes d’Evgueni Prigojine notamment. En échange, ils bénéficient d’une grâce de six mois, d’une amnistie présidentielle ensuite, ainsi que d’un salaire ou parfois d’argent pour leur famille en cas de décès au front.

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Parmi ces détenus envoyés sur le terrain aux côtés de l’armée russe, nombre d’entre eux ont été tués durant les combats. Mais il y a également des survivants. Que deviennent-ils lorsqu’ils rentrent du front ? Certains rentrent dans leur village d’origine comme si de rien n’était, alors qu’ils devraient encore se trouver en prison s’ils n’avaient pas pris part à la guerre. Et certains de ces criminels en liberté sèment la terreur à leur retour.

Des actes criminels et la clémence de la police

The Guardian et le Telegraph rapportent en effet l’histoire du meurtre d’un jeune homme à Tskhinvali (capitale de l’Ossétie du Sud), lundi dernier. L’habitant de 38 ans souffrant d’un retard mental, connu et apprécié de tout le village, a été poursuivi puis attaqué à coups de pied et poignardé à mort. Les autorités locales, sur base d’une vidéo de l’agression, ont arrêté un suspect : Georgiy Siukayev. Ce dernier a été recruté à l’automne dernier par Wagner pour aller combattre en Ukraine, puis a été libéré après ses six mois de service au sein de la milice.

Comme Georgiy Siukayev, d’autres ex-détenus ont semble-t-il récidivé à leur retour dans la civilisation. Dans le petit village de Novyj Burets, dans l’ouest de la Russie, la réapparition d’Ivan Rossomakhin, un criminel récidiviste notamment condamné pour meurtre, a fait couler beaucoup d’encre. Une réunion des habitants et de la police, filmée par les médias locaux, avait même mené à la décision de l’expulser de la ville, à la fin du mois de mars. Mais avant même que cette expulsion soit actée, Ivan Rossomakhin a tué une octogénaire du village à coups de hache…

Un autre ancien combattant de Wagner a lui-même témoigné, auprès de The Observer, de son comportement déviant à son retour du front. Mais il a surtout affirmé que les policiers de son village, même s’ils l’ont arrêté plusieurs fois depuis, l’ont toujours remis en liberté. “Ils m’ont traité un peu comme un héros”, a-t-il raconté, expliquant qu’il lui suffisait parfois juste de montrer les médailles obtenues au front et de raconter quelques anecdotes pour être relâché.

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