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Agression du petit-neveu de Brigitte Macron: renvoi du procès, les prévenus sont en détention provisoire

Le procureur, Jean-Philippe Vicentini, a requis et obtenu leur placement en détention provisoire, en raison, selon le président du tribunal, « du risque de réitération des faits ».

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Une adolescente de 16 ans est également poursuivie dans cette affaire, mais elle doit être présentée à un juge des enfants.

Les trois prévenus, déjà condamnés dans le passé pour des violences et des agressions, présentent des profils de marginaux: le plus jeune, Florian C., est un travailleur handicapé en raison de son illettrisme; le plus âgé, Yoan L., est placé sous curatelle.

« En 15 secondes, on se rend compte qu’il faut une expertise psychiatrique », a déclaré à l’audience l’avocat de ce dernier, Me Ibrahima Ndiaye.

Huit personnes avaient été interpellées dans ce dossier et quatre ont relâchées mardi soir à l’issue de leur garde à vue.

Dès la révélation des faits, des voix à gauche comme à droite se sont alarmés de la violence du débat politique, Emmanuel Macron dénonçant depuis Reyjkavik, « des actes insupportables et inqualifiables ».

« Plaqué au sol »

Patron de la célèbre chocolaterie fondée par l’arrière grand-père de Brigitte Macron, la victime, Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, souffre notamment « d’une ou deux côtes cassées », de « doigts foulés » et « présentait au scanner un hématome », selon son père Jean-Alexandre. De source policière, il a reçu quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Le petit-neveu de la première dame rentrait lundi à son domicile, situé au-dessus de la chocolaterie familiale, bien connue de la population, quand il a été « reconnu », pris à partie, puis molesté par plusieurs personnes qui participaient à une manifestation non déclarée, a décrit son père.

Les faits ont eu lieu peu après une interview d’Emmanuel Macron au 20H00 de TF1.

Selon Jimmy Lelièvre, l’un des gardés à vue relâché sans poursuites et rencontré devant le tribunal, le petit groupe est parti « en manif sauvage » après s’être donné rendez-vous à 20H00 devant l’hôtel de ville, puis il s’est arrêté devant la chocolaterie.

Agression du petit-neveu de Brigitte Macron : “des actes insupportables et inqualifiables”, réagit Emmanuel Macron

« Un de mes collègues a pris deux grosses poubelles, il les a mis devant pour faire un barrage », a raconté à l’AFP cet homme de 29 ans en recherche d’emploi, portant une casquette à l’envers et un haut de survêtement.

Puis « Jean-Baptiste Trogneux est intervenu, il a plaqué au sol mon collègue. Autant vous dire que mon collègue ne s’est pas laissé faire ».

« Violences inacceptables »

Selon son récit, cet homme « s’est défendu tout seul contre Jean-Baptiste Trogneux. (…) C’est de la légitime défense ». Puis « un autre collègue est juste intervenu » pour les séparer.

La chocolaterie Trogneux faisait l’objet d’une surveillance policière à chaque manifestation, et d’une vidéosurveillance, selon l’adjoint à la sécurité de la ville, Hubert de Jeanlis.

Brigitte Macron s’est indignée mardi de « la lâcheté » des auteurs de l’agression de son petit-neveu.

Les faits ont également suscité une pluie de condamnations mardi dans le monde politique, du chef des Républicains Eric Ciotti à la numéro un du RN Marine Le Pen, en passant par Jean-Luc Mélenchon pour LFI.

« Ce sont des violences inacceptables », a déclaré mercredi Sophie Binet sur France Inter, rejoignant, côté syndical, la condamnation du numéro un de la CFDT, Laurent Berger.

Depuis la promulgation mi-avril de la réforme des retraites, adoptée au forceps, des concerts de casseroles, même peu fournis, sont organisés quasiment à chaque déplacement d’Emmanuel Macron, de la cheffe du gouvernement ou d’un ministre, mais aussi pendant les allocutions télévisées du chef de l’Etat qui n’y voit pas « un formidable signe démocratique ».