France

Macron attendu en Mongolie, une visite inédite pour un président français

Pour la première fois, un président français en exercice va fouler le sol de la Mongolie. Emmanuel Macron se rend en effet ce dimanche dans ce pays enclavé entre la Chine et la Russie pour une visite brève mais symbolique.

Le chef de l’Etat doit faire étape à Oulan-Bator, après avoir participé au sommet du G7 au Japon. Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, la France multiplie les efforts pour parler aux pays qui n’ont pas clairement condamné la guerre menée par Moscou. La visite en Mongolie s’inscrit dans ce contexte.

Visite du musée Gengis Khan

Paris ambitionne également avec cette visite de renforcer les liens bilatéraux en matière de transition écologique, d’agriculture, d’agroalimentaire et de sécurité civile. A Oulan-Bator, où il ne passera que la soirée, Emmanuel Macron doit s’entretenir puis dîner avec le président Ukhnaa Khurelsukh.

Il doit aussi visiter le musée Gengis Khan, du nom du grand conquérant mongol du XIIIe siècle. L’institution va prêter une partie de sa collection au musée d’histoire de Nantes, pour une exposition prévue en octobre. Emmanuel Macron aura également un entretien avec le Premier ministre Luvsannamsrai Oyun-Erdene. Il repartira pour Paris en fin de soirée.

Un enjeu géostratégique « très important »

La Mongolie « a un modèle de gouvernement qui est libéral, qui tient des élections, qui a connu des alternances, et qui par ailleurs cherche à diversifier ses partenariats pour être plus robuste et pouvoir traiter dans de meilleures conditions avec ses grands voisins russe et chinois », explique-t-on dans l’entourage du président français. L’Elysée évoque également un « enjeu très important » sur le « plan géostratégique », qui s’inscrit dans la volonté de Paris de « desserrer la contrainte qui s’exerce sur les voisins de la Russie et leur ouvrir le choix de leurs options ».

La Mongolie fait en outre partie de la « stratégie de diversification des approvisionnements européens afin de garantir notre souveraineté énergétique », indique l’Elysée. Ainsi, le groupe nucléaire français Orano travaille notamment sur un projet de mine d’uranium sur le territoire mongol – potentiellement l’une des plus importantes au monde.

L’intérêt croissant de Washington

Selon l’Elysée, l’autre enjeu sera d’encourager les investissements étrangers en matière de lutte contre le réchauffement climatique, auquel le pays semi-désertique est particulièrement vulnérable. Sur le plan bilatéral, Paris estime qu’il existe des « possibilités de coopération très importantes » puisque ce pays asiatique, « dépendant à 90 % du charbon pour son électricité », a un « problème » de « décarbonation de son économie ».

Oulan-Bator fait d’ailleurs déjà l’objet d’un intérêt croissant depuis quelques années de la part des Etats-Unis, dans le cadre de leur stratégie visant à contrecarrer la montée en puissance de Pékin. Actuellement, 86 % des exportations totales de la Mongolie, toutes marchandises confondues, ont la Chine pour destination. La moitié de ces achats chinois sont du charbon.