France

Laurent Berger réaffirme sa détermination contre la réforme des retraites

La stratégie de la CFDT pour faire plier le gouvernement sur le dossier des retraites va-t-elle changer ? Si Laurent Berger affirme ce dimanche que la bataille contre la réforme « ne cessera jamais », il précise cependant qu’il préfère « obtenir des avancées concrètes » pour les salariés plutôt que de « poursuivre un but difficile à atteindre ».

« On verra après le 8 (juin, jour théorique de l’examen d’une loi d’abrogation de la réforme des retraites). C’est certain qu’on ne va pas faire des manifestations à répétition », déclare dans une interview au JDD le premier secrétaire de la CFDT, qui quittera ses fonctions le 21 juin, interrogé sur le devenir du mouvement de contestation. « Notre sujet aujourd’hui, au sein de l’intersyndicale, est de se demander si on envoie dans le mur cette force populaire en lui faisant poursuivre un but difficile à atteindre ? Ou est-ce qu’on la transforme en énergie pour mettre nos interlocuteurs sous pression et obtenir des avancées concrètes ? Je préfère la deuxième option ».

Le dialogue renoué avec Elisabeth Borne

Ces déclarations interviennent quelques jours après que les syndicats ont renoué le dialogue avec Elisabeth Borne lors de réunions bilatérales à Matignon, malgré leur opposition intacte contre la réforme promulguée le 14 avril. Après avoir échoué à faire reculer le gouvernement, les syndicats sont confrontés à un dilemme, rejeter la reprise du dialogue avec le gouvernement, ou reprendre les discussions pour obtenir des « avancées concrètes » malgré tout.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a pour sa part affirmé mercredi ne pas voir l’intérêt d’une multilatérale Etat-syndicats-patronat, comme le souhaite la Première ministre, s’il n’y avait « pas d’annonces concrètes sur la question du retrait de la réforme des retraites ou de la hausse des salaires ».

« Nous participerons à la suite », affirme de son côté Laurent Berger. « Certains collègues de l’intersyndicale peuvent être en désaccord là-dessus. Mais nous voulons nous servir de la force du mouvement social pour obtenir des avancées pour les travailleurs et cela nécessite d’aller discuter », explique-t-il.

Autre signe de possibles désaccords au sein de l’intersyndicale, Laurent Berger est moins affirmatif que Sophie Binet sur le fait que des propositions communes émergeront de la réunion des syndicats prévue le 30 mai. « Nous verrons si une réponse émerge le soir même. Si on peut porter des revendications communes, c’est très bien. Sinon, cela reste la pluralité du mouvement syndical ».