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Bac 2023 : « J’aurais aimé avoir une semaine de plus pour réviser ! »… Ils racontent leurs épreuves de spécialité

Ce mercredi soir, ils feront la fête ou s’écrouleront sur leur canapé, épuisés par leur début de semaine. Car les 536.000 candidats au bac * ont passé leurs deux épreuves de spécialité. Il s’agit des deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale dans le cadre du nouveau bac. En raison de la crise du Covid-19, c’est la première fois que ces épreuves avaient lieu en mars ; elles avaient été reportées au mois de mai l’an dernier. Un calendrier qui a été dénoncé par les syndicats et associations enseignantes, estimant qu’il était difficile de préparer les élèves correctement en six mois.

A l’issue des épreuves, certains élèves estiment d’ailleurs qu’ils n’étaient pas suffisamment prêts pour affronter ces épreuves. Tel Yohann, en filière technologique STD2A (Science et technologie du design et des arts appliqués) : « Je me suis senti insuffisamment préparé pour passer l’épreuve CCDMA (Création et culture en design et métiers d’arts). En cours, nous n’avons pas pu finir le programme, ce qui m’a handicapé sur certains points », explique-t-il en répondant à notre appel à témoins. Même impression pour Shirelle : « J’aurais aimé avoir une ou deux semaines de plus pour réviser ! » Jean, qui a passé l’épreuve de  d’HGGSP (Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques), trouve aussi que les épreuves ont été trop précipitées : « Nous avons fini les programmes seulement une semaine avant. Nos professeurs ont quand même réussi à nous proposer une ou deux séances consacrées aux révisions, mais le délai était serré ». Laurence, elle, a frôlé l’impasse : « Le sujet sur lequel je suis tombée lors d’une épreuve était en rapport avec un chapitre abordé uniquement via à un polycopié distribué en classe, en raison du retard sur le programme dans cette matière. J’ai essayé de me souvenir de cette feuille. Un énorme stress », soupire-t-elle.

Certains sujets jugés difficiles par les candidats

Est-ce parce qu’ils ont été pressés par le temps que certains élèves n’ont pas pu s’entraîner suffisamment aux différents types de sujets susceptibles de tomber ? Difficile à dire, mais le fait est que certains les ont trouvés difficiles. Comme Lena, élève en terminale STMG, qui a passé une épreuve de Management, sciences de gestion et numérique : « C’était vraiment plus difficile que tout ce que l’on a fait dans l’année. Le sujet était plus ardu que celui des terminales l’an dernier, alors que nous étions les premiers à passer les épreuves en mars ». Yéliz, elle, a été complètement déroutée par l’épreuve de SVT abordant le « climat et les combustibles fossiles ». « Le deuxième exercice sur la génétique ne portait pas sur les chapitres vus en terminale, mais en 1re. C’était une vraie catastrophe et je pense avoir complètement raté cette première épreuve. » Ilan a eu le même sentiment en passant la SVT : « Les deux exercices étaient presque hors programmes. La forme alambiquée du sujet de synthèse et la consigne cachée m’ont fait perdre beaucoup de temps. »

Un sentiment d’iniquité

Pour des questions d’organisation, tous les candidats d’une même spécialité n’ont pas pu composer le même jour sur le même sujet. Deux sujets différents ont donc été prévus dans les huit spécialités les plus demandées. Ce qui a suscité un sentiment d’iniquité chez certains candidats, se trouvant moins bien lotis que leurs camarades, à l’instar de Yéliz : « Mardi, nous nous attendions à avoir un sujet de mathématiques plus compliqué que celui de lundi. Et effectivement, j’ai pu remarquer une vraie inégalité. Le dernier exercice portait sur un chapitre qu’on avait rapidement vu et assez compliqué », déplore-t-elle. Gauthier est du même avis concernant le même sujet : « Cela pose la question de l’équité », souligne-t-il.

Cette session 2023 des épreuves de spécialité aura aussi été marquée par un incident de taille : la fuite du sujet de la spécialité éco-droit en filière STMG mardi, qui a obligé le ministère de l’Éducation à utiliser le sujet de secours. Une mésaventure que raconte Antonin : « Mon épreuve a été stoppée vers 15h10 jusqu’à 15h45, alors que j’avais rédigé sur la copie les deux premières questions. Pendant trente minutes, nous n’avons eu aucune information, puis on nous a demandé de travailler sur un autre sujet jusqu’à 19h30. Il était beaucoup plus compliqué que le premier ». Romain aussi a été perturbé : « Je trouve aberrant que nous ayons été obligés de recommencer l’épreuve après une heure de travail. J’espère que les correcteurs en tiendront compte dans la notation. »

Le stress de Parcoursup, plus que jamais

Cette année, c’est aussi la première fois que les notes aux épreuves de spécialité seront prises en compte dans Parcoursup. Elles compteront à elles deux pour un tiers des résultats du bac. Une pression supplémentaire pour Yohann : « Cela a beaucoup joué sur mon stress. J’espère que mes notes ne vont pas desservir mon dossier », croise-t-il les doigts. 

Mais pour Ilan, cette prise en compte des notes dans Parcoursup a été une source de motivation supplémentaire : « Etant bon élève, je sais que j’aurai mon bac dans la poche, mais le stress d’obtenir mes études de rêve a été un réel boosteur pour travailler sans compter les heures ». Il devra attendre le 12 avril pour connaître ses notes et savoir s’il a eu raison de se montrer optimiste.

* Cette année, on compte 390.000 candidats en voie générale et 145.000 en voie technologique.