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« Je ne suis pas le cerveau d’une opération »… Accusé d’avoir promu une arnaque au NFT, Kev Adams se défend

« Les amis, je n’ai pas l’habitude de répondre aux polémiques. Mais là, vue l’ampleur, il me paraît important de mettre les choses au clair ». Lundi soir, quelques heures après le début de la polémique sur le film d’animation Plush (nounours en français), Kev Adams est sorti de son silence. L’acteur est accusé d’avoir fait la promotion de NFT pour financer ce court métrage, qui n’a finalement jamais vu le jour. A l’arrivée, les 770 personnes qui ont investi dans le projet ont perdu la quasi-totalité de leur mise, pour un préjudice total d’environ 1,5 million d’euros, selon les révélations de Mediapart publiées dimanche.

« On va ruiner personne ! »

« J’ai été contacté en 2021 au sujet d’un projet de long métrage d’animation participatif. L’idée était simple : je devais prêter ma voix à un dessin animé potentiel et en faire la promotion. Autrement dit : exercer mon métier. C’EST TOUT », s’est défendu l’acteur dans un message posté sur Twitter. Il faut dire que le projet, qui ambitionnait de lever 60 millions d’euros, était alléchant. En achetant des NFT de nounours, à 1.250 euros pièces, on promettait aux investisseurs de devenir « coproducteurs » du film d’animation : être crédité au générique, voter sur le scénario du film et même récupérer jusqu’à 80 % des bénéfices mondiaux du box-office du film.

Une bonne affaire dont l’humoriste avait fait la promotion lors d’un live Instagram diffusé le 14 mai dernier : « En moyenne, vous ferez du six à sept fois ce que vous mettez en vingt-quatre mois. Ce qui est énormissime, quand vous y pensez ! », avait-il promis, déguisé en nounours. Et face aux critiques, l’acteur s’était défendu : « Mais non, on va ruiner personne ! ».

« Le concept était nouveau, moderne, cool, et l’idée de partager un film avec les gens me plaisait », a affirmé Kev Adams dans son message sur Twitter. « Je me suis assuré du sérieux du projet, j’ai même longuement parlé avec les studios (qui étaient censés produire et fabriquer le film). J’étais en confiance, entouré de professionnels. J’ai compris par la suite que leur projet était trop ambitieux et inadapté au marché des NFT et du cinéma », a-t-il poursuivi.

Un « gros joueur » de poker à l’origine du projet

Près d’un an plus tard – et alors que le film devait sortir à l’hiver 2023 –, c’est la douche froide pour les investisseurs. Le projet est au point mort. Le Discord a été fermé, les comptes de Plush sur les réseaux sociaux sont muets depuis l’été dernier, l’achat de NFT de nounours est à présent impossible. Aujourd’hui, Kev Adams, qui assure n’avoir « eu aucune rémunération », dit regretter « que des personnes se sentent aujourd’hui lésées ou trahies ». « Contrairement à ce que certains articles font croire je ne suis pas le ‘cerveau’ d’une opération ou d’une arnaque quelconque. […] Je me retrouve aujourd’hui au cœur d’une polémique qui remet en cause mon intégrité et mon honnêteté vis-à-vis de mon public », a-t-il ajouté.

Selon nos confrères de Mediapart, l’homme à l’origine de ce projet serait Fabien Tref – il se fait appeler « Fabi » –, un investisseur en cryptomonnaies vivant à Dubaï. Il n’a jamais travaillé dans le cinéma, mais il serait proche de Kev Adams et aurait financé son anniversaire en juillet 2020 dans une villa à Cannes. Contacté par Mediapart, « Fabi » assure avoir lui-même perdu de l’argent dans ce projet, en raison de l’effondrement des cryptomonnaies.

Une enquête préliminaire a été ouverte à son encontre, en 2016, par le parquet de Toulon après un signalement sur Tracfin, chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent. Ce sont les mises en liquide de ce « gros joueur » de poker qui ont attiré l’attention des autorités. L’homme aurait d’ailleurs été interdit de casino, précisent nos confrères.