France

Gard : Que sait-on sur le meurtre de deux sœurs, près d’Alès ?

Vendredi en fin de journée, un homme avec un bébé de 10 mois dans les bras, s’est rendu au commissariat d’Alès pour s’accuser du double meurtre de sa femme et de sa belle-sœur. Les forces de l’ordre se sont déplacées immédiatement sur les lieux et ont découvert le corps sans vie des deux femmes, tuées l’une et l’autre à l’arme blanche. Le double homicide s’est produit à Salles-du-Gardon, dans l’agglomération de la sous-préfecture du Gard. Une commune de 2.600 habitants tristement célèbre cette année. S’il n’y a aucun rapport entre les deux drames, c’est déjà ici qu’a été assassinée fin janvier la jeune Sihem, 18 ans.

Que s’est-il passé vendredi près d’Alès ?

Selon ses déclarations, le principal suspect se serait rendu au domicile de sa femme, âgée de 26 ans, avec laquelle il était en cours de séparation. Celle-ci avait quitté depuis quelques mois leur domicile de Cavaillon, dans le Vaucluse, pour venir habiter à Salles-du-Gardon, dans le Gard, avec leur enfant de 10 mois. Mais il semblerait qu’ils aient continué à se voir les week-ends.

A son arrivée au domicile de la jeune femme, se trouvaient également la sœur de la victime, âgée de 39 ans, et une esthéticienne à domicile, venue réaliser des soins. Dans la cuisine, une violente dispute aurait alors éclaté entre le suspect et sa belle-sœur, à l’issue de laquelle il se serait saisi d’un couteau et aurait porté plusieurs coups à la victime. Alertée par les bruits, sa femme se serait précipitée dans la cuisine. Elle aussi aurait été mortellement poignardée à la gorge. « Les autopsies confirmaient que les coups d’armes blanches portés étaient à l’origine des décès », a précisé la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

L’homme soupçonné d’être à l’origine des coups aurait alors pris son enfant de 10 mois avec lui et contraint la témoin de ce double homicide à l’emmener au commissariat.

Quelle était l’origine des tensions dans le couple ?

De fortes tensions existaient dans le couple, marié depuis décembre 2020. « Un important contentieux dans le couple et avec la famille de madame, semblait être à l’origine des fortes tensions ayant présidé aux faits, a fait savoir la procureure. Le gardé à vue évoquait des difficultés liées à la présence notamment de leur petite fille et au fait qu’il était en situation irrégulière en France, ce que sa belle-famille lui renvoyait régulièrement dans ce contexte de séparation. Il vouait de forts ressentiments à l’encontre de sa belle-sœur, dont son épouse s’était géographiquement rapprochée récemment. »

Sur le trajet l’emmenant au commissariat, il aurait expliqué à l’esthéticienne que la famille de sa femme lui demandait de l’argent pour voir sa fille.

Que sait-on du principal suspect ?

Mohamed O., âgé de 39 ans et de nationalité marocaine, est en situation irrégulière en France. Il a fait l’objet sur le plan administratif d’obligation de quitter le territoire national par les préfectures de la Drôme en 2019 et du Vaucluse mai 2022. « Ces décisions ne sont pas en lien avec la commission antérieure de faits de nature pénale », précise Cécile Gensac. La procureure précise par ailleurs qu’il « n’est connu de la justice que pour une condamnation par ordonnance pénale pour défaut de permis de conduire en date du 12 octobre 2022 par le tribunal judiciaire d’Avignon ».

Dimanche, il a fait l’objet d’une présentation au magistrat instructeur qui l’a mis en examen du chef de « meurtre sur conjoint » et « meurtre » pour les faits commis sur sa belle-sœur, ainsi que du chef de « violences volontaires aggravées » au préjudice de la troisième personne présente, particulièrement choquée. Il a ensuite été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. L’enfant du couple fait l’objet d’un placement judiciaire au CHU de Nîmes dans le cadre du protocole départemental de prise en charge des mineurs victimes de violences et meurtres intrafamiliaux. Il sera pris en compte par les services départementaux de l’aide à l’enfance.