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Erdogan envisage un second tour à la présidentielle

Le scrutin de dimanche est particulièrement serré en Turquie. Les deux prétendants au pouvoir, le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu, se disent tous deux en mesure de l’emporter. Il faudra pour cela peut-être attendre un second tour le 28 mai qui semble de plus en plus avéré. En effet, au soir d’une élection qui a vu une mobilisation sans précédent de l’électorat, le président sortant affirme être « clairement en tête », mais prêt à « respecter » un second tour s’il est nécessaire.

Ce n’est pas tout à fait une victoire, mais certainement pas une défaite pour Erdogan, à la tête du pays depuis vingt ans, qui s’est affirmé convaincu devant une marée de partisans exultant au cœur de la nuit « de servir encore son pays pendant cinq ans ». Même confiance affichée par son rival, qui a promis à son camp qu’il allait « absolument gagner au second tour », faisant valoir « le besoin de changement dans la société ». Le taux de participation, semble-t-il proche de 90 %, n’a pas été communiqué officiellement.

Sinon Ogan futur faiseur de roi ?

C’est la première fois que le chef de l’Etat, 69 ans, serait contraint de se présenter une deuxième fois devant les électeurs faute d’avoir réuni 50 % des voix. Face à lui, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, un ancien haut fonctionnaire de 74 ans qui emmenait une coalition inédite de six formations de l’opposition, était donné régulièrement en tête par les instituts de sondages, même d’une courte tête. Mais selon les résultats portant sur 95 % des bulletins, il totalisait tout juste 45 % des voix à 03h30 ce lundi selon l’agence officielle Anadolu.

Le troisième candidat, Sinon Ogan, dissident du parti nationaliste MHP crédité d’environ 5 % des voix, s’apprête à les négocier sans préciser avec qui. En attendant, en soirée, les camps de deux principaux candidats se sont livrés une bataille de chiffres, enjoignant à leurs observateurs respectifs de rester sur les lieux de dépouillement « jusqu’au bout ».

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siégeront au parlement monocaméral à Ankara. Recep Tayyip Erdogan en a revendiqué « la moitié » pour son camp.