France

Allocution d’Emmanuel Macron : L’intersyndicale estime que le président « n’a toujours pas compris la colère » du pays

Le bras de fer sur la réforme des retraites continue. Emmanuel Macron n’a en effet pas réussi à convaincre les syndicats lors de son allocution lundi soir. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a ainsi estimé qu’il n’y avait « rien de concret » dans les perspectives ouvertes par le président de la République, qui a notamment proposé un « nouveau pacte de la vie au travail ».

S’agissant des perspectives « qui sont données, c’est un peu un discours de la méthode pour une dixième fois mais rien de concret », a critiqué Laurent Berger. « L’apaisement, il fallait le faire sur le sujet qui a créé l’embrasement social, la réforme des retraites », a-t-il ajouté sur BFMTV. « On n’avait pas besoin d’entendre qu’il avait entendu la colère et qu’elle était soi-disant sur d’autres leviers », s’est-il agacé, alors qu’Emmanuel Macron a évoqué une colère face à un « travail qui ne permet plus de bien vivre ».

Une allocution qui « aurait pu être faite par ChatGPT »

« La CFDT, un jour ou l’autre, ira discuter. On ira discuter des conditions de travail, des salaires, mais on veut un minimum de décence dans cette relation-là. On ne répond pas quand on nous siffle », a poursuivi le leader du premier syndicat français. « D’ici le 1er mai il n’y aura pas de rencontres », et la CFDT ne se rendra pas à l’invitation d’Emmanuel Macron ce mardi, a-t-il réaffirmé.

Le son de cloche était le même à la CGT. La secrétaire générale Sophie Binet a affirmé sur LCI avoir le sentiment que le président de la République « n’a pas entendu ce que lui ont dit et répété les millions de manifestants » et de grévistes. « Cette allocution aurait pu être faite par ChatGPT. Il y avait un côté très désincarné », a-t-elle ironisé.

« Pour tourner la page, il faut nous proposer des choses concrètes » et « dans les chantiers qu’il nous liste je vois soit des choses très concrètes qui divisent profondément », comme la réforme des lycées professionnels ou le RSA, ou des points « totalement obscurs et très généraux » comme sur les salaires. « Donc, le miroir aux alouettes, c’est bon on en a déjà soupé. Là, le compte n’y est clairement pas », a-t-elle ajouté.

Un « discours fumeux », critique la CGE-CGC

« Stop à l’enfumage, nous n’irons pas négocier quoi que ce soit avec Emmanuel Macron à part le retrait de la loi retraite », a pour sa part réagi sur Twitter le co-délégué général de Solidaires, Simon Duteil. « C’est l’attelage habituel de la course en sac du discours fumeux », a fustigé sur le même réseau social le patron de la CFE-CGC, François Hommeril.

Dans un communiqué commun lundi soir, l’intersyndicale a en outre estimé que les propos du président de la République « démontrent qu’il n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays ». Elle a donc de nouveau appelé à faire du « 1er mai une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire » contre la réforme des retraites.