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Coupe de France : « Des trophées, il y en aura d’autres ! »… Toulouse en liesse pour fêter le TFC

En voyant les images de liesse sur la place du Capitole ce dimanche, avec quelque 18.000 supporteurs en extase, on imagine que les Lensois ont esquissé un grand sourire. En lutte pour la deuxième place de Ligue 1, les Sang et Or se déplaceront mardi soir au Stadium, sur la pelouse d’un TFC déjà sauvé. Mais surtout sur le terrain d’un club qui n’est pas près de redescendre du petit nuage sur lequel il est monté samedi à Saint-Denis, avec la deuxième victoire en Coupe de France de son histoire, 66 ans après la première, au terme d’une démonstration contre Nantes (5-1).

« Oui, ça arrive tôt, mais on va faire du mieux possible, euphémise le défenseur Anthony Rouault, pur produit du Sud-Ouest (il est Lot-et-Garonnais) au sein d’une mosaïque de 19 nationalités fondue en un collectif d’une solidarité sans faille. Mais il faut profiter des moments comme ça. Aujourd’hui [dimanche], on va encore savourer. » « Ça », c’est cette réception devant une bonne centaine de « happy few » (famille, journalistes, politiques, représentants de 30 clubs de Toulouse, personnalités diverses) dans la magnifique salle des Illustres de l’hôtel de ville, dont les peintures murales retracent l’histoire de la cité.

Mais « ça », c’est surtout la foule de fans amassée devant l’auguste édifice, venue crier une nouvelle fois un amour qui ne fait que croître depuis l’arrivée du fonds d’investissement américain RedBird et du président Damien Comolli aux commandes, à l’été 2020. Un amour que leurs favoris leur ont rendu au centuple en garnissant une armoire à trophées un peu moins vide depuis ce week-end.

Le temps changeant, avec un gros quart d’heure d’averse entre deux fenêtres de doux ciel printanier, et la demi-heure de retard du bus des joueurs, débarqués à 18h30 au lieu de 18 heures, n’avaient aucune chance de doucher l’enthousiasme des supporteurs. Trop nombreux, tous n’ont pas pu être autorisés à franchir les contrôles de sécurité au niveau des petites rues adjacentes.

« Les supporteurs vont être de plus en plus nombreux »

« Je ne suis même plus surpris, sourit le capitaine belge Brecht Dejaegere. Je me souviens que pour le premier match en Ligue 2 [défaite contre Dunkerque, le 22 août 2020, 0-1], il y avait 4.000 personnes. Là, le Capitole est plein et hier [samedi, au Stade de France], ils étaient 30.000. »

« Avec ce qu’on a réalisé, de plus en plus de supporteurs vont venir nous supporter, salive Rouault. Cela s’annonce grandiose. » Entendre la foule hurler son plaisir et le Se Canto, l’hymne occitan, lors de la présentation du trophée sur le balcon de la mairie était également magnifique. Et vertigineux aussi, lorsqu’on pense au chemin fait par un club revenu d’entre les morts en trois petites années, depuis sa chute en Ligue 2 au terme d’une interminable agonie.

La Coupe de France arrive dans la cour Henri IV du Capitole.
La Coupe de France arrive dans la cour Henri IV du Capitole. – Nicolas Stival / 20 Minutes

Les héros n’ont pas l’air si fatigués, après une nuit certes festive mais visiblement sans énormes excès (du côté des joueurs en tout cas), dans les environs de Montparnasse. Surtout, ils ne sont pas rassasiés. « Des trophées, je peux vous dire qu’il y en aura d’autres », annonce Damien Comolli, avec la même foi que lorsqu’il promet que son club participera à la Ligue Europa, même si le fait que le TFC et l’AC Milan partagent le même actionnaire peut faire tiquer l’UEFA.

Petit lapsus

Par définition, l’euphorie est contagieuse. Elle a débordé sur le discours de Jean-Luc Moudenc, le maire de la ville : « Le TFC a offert à la France la surprise toulousaine, a lâché l’élu, avant de s’enflammer carrément. Vous voici champions de France, cela faisait deux tiers de siècle qu’on attendait ça. » Pour le titre de Ligue 1, il faudra encore patienter. Mais cette Coupe de France dépasse déjà les attentes de supporteurs plus habitués à boire de la piquette que du champagne au fil des ans, comme l’incontournable Didier Pitorre.

« J’étais persuadé qu’on allait gagner, mais pas sur un score comme celui-là, avoue le quinquagénaire, collectionneur archiviste officiel du club. Je pensais qu’on allait souffrir beaucoup plus, avec un scénario irrespirable comme lors du match du maintien à Angers avec Pascal Dupraz (2-3 le 14 mai 2016). C’est mon Annapurna ! Enfin, on va plutôt dire que c’est mon Pic du Midi, puisque je suis Occitan. » Finalement, si on était Lensois et qu’on se préparait à défier mardi un TFC qui voudra encore et toujours communier avec un Stadium et ses 30.000 âmes violettes, on ne serait pas si rassuré que ça.