Suisse

La «formule magique» de la démocratie directe suisse

Combien y a-t-il de sièges au sein du gouvernement suisse, le Conseil fédéral? La réponse est sept. Mais comment faire le calcul pour les répartir entre les partis politiques? Faut-il compter 2+2+2+1 ou 3+2+2? Et pourquoi est-ce important?

Ce contenu a été publié le 24 juillet 2023




Cinéaste documentaire et d’animation bernois, Michele a étudié le cinéma à la Haute école des arts de Zurich. Il travaille comme journaliste vidéo pour swissinfo.ch depuis 2004 et s’intéresse particulièrement au développement de nouveaux formats vidéos pour les appareils mobiles, combinant animation et style documentaire.

Lors de la fondation de la Suisse moderne en 1848, le gouvernement suisse était constitué exclusivement de membres du même parti. Ce n’est qu’en 1891 qu’un deuxième parti fit son entrée au Conseil fédéral. Il faudra encore attendre 50 ans avant que deux autres partis ne puissent y accéder. En 1959, les quatre plus grands partis du pays décidèrent que les sept sièges gouvernementaux devraient à l’avenir être distribués selon un ratio reflétant les forces au parlement.

Cette «formule magique» fait partie intégrante de la démocratie consensuelle helvétique. Elle reflète le paradigme selon lequel les décisions ne sont durables que si elles sont soutenues aussi bien par la minorité que par la majorité.

La répartition des sièges au Conseil fédéral est restée longtemps stable. Ce n’est qu’en 2003 que l’équation a été modifiée, lorsque l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice), qui ne disposait alors que d’un seul siège au gouvernement, a obtenu pour la deuxième fois le plus grand nombre de voix aux élections fédérales.

Traduit de l’anglais par Dorian Burkhalter