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Le Gantois Julien De Sart répond à dix affirmations cash : “Je ne suis pas fait pour le milieu du foot mais je m’adapte”

À 28 ans, le joueur formé au Standard est en pleine bourre avec son club qualifié en quarts de finale de la Conference League et encore en course pour une place en Champions Playoffs. À la veille d’un duel importantissime face à West Ham, De Sart a répondu à dix affirmations cash. Avec honnêteté et ambition.

1. La Gantoise a les armes pour remporter la Conference League

”En toute humilité, je vais dire oui. Nous avons toutes les capacités pour aller au bout. Même si cela sera très difficile ; à commencer par cette double confrontation face à West Ham. Il ne faut ni sous-estimer, ni sur-estimer les Anglais. Cela reste une équipe de Premier League avec beaucoup de joueurs de grande qualité mais il faut y croire sans s’avouer vaincu dès le départ. Le fait qu’ils ne soient pas très bien en championnat (NdlR : quatorzième avec trois points d’avance sur le premier relégable) va peut-être les pousser à faire un peu tourner en Conference League. Pour le reste, il n’y a aucune équipe qui sort vraiment du lot dans cette compétition. Même Anderlecht peut faire quelque chose face à l’AZ.”

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guillement

« Gift Orban peut être très chaleureux et parfois plus dur et froid. »

2. Gift Orban est actuellement le meilleur joueur de Pro League

”Oui parce qu’il marque comme il respire avec une facilité folle. Quand un joueur inscrit cinq buts en six frappes, cela aide forcément une équipe (sourire). Il est difficile de décrire Gift : c’est un personnage particulier qui peut être très chaleureux et parfois plus dur et froid. Sur le terrain, c’est un véritable killer qui ne fait pas de chichis : il contrôle, il frappe et il cadre. J’ai rarement vu cela. C’est encore trop tôt pour parler d’un possible départ cet été. Mais s’il continue sur sa lancée, ce sera difficile de le retenir. Je ne dirais pas que c’est le joueur le plus fort avec qui j’ai joué mais c’est celui qui marque le plus facilement. Le plus fort ? J’ai toujours trouvé Michy Batshuayi très fort à l’époque du Standard. J’ai aussi joué avec Adama Traoré, un véritable monstre, à Middlesbrough et William Vainqueur.”

3. Vous êtes le chouchou de Hein Vanhaezebrouck

”Plus maintenant parce que Gift est arrivé (rires). Je sais que le coach m’apprécie et que je lui dois beaucoup. Après un match lors de ma première saison au Standard, il m’avait dit dans les couloirs de Sclessin qu’il appréciait le joueur que j’étais. C’est un coach très exigeant qui ne lâche jamais rien. Avec lui, il faut que tout soit toujours parfait à l’entraînement. Il vise l’excellence et c’est ce qui me plaît. En dehors des terrains, il a beaucoup d’humour et est très chaleureux. Il connaît beaucoup de choses en dehors du football et a toujours de nombreuses anecdotes et histoires à raconter.”

Julien De Sart joueur de la Gantoise KAA Gent
Julien De Sart vit sa deuxième saison à la Gantoise. ©Bernard Demoulin

4. Avec Kums-Odjidja-De Sart, la Gantoise a le meilleur milieu de Belgique

”Non car si c’était le cas, la Gantoise serait en tête. Les milieux de Genk et de l’Union sont meilleurs même si nous avons peut-être le plus d’expérience. Le fait de jouer avec des gars comme Kums et Odjidja facilite les choses. Avec Sven, nous nous trouvons les yeux fermés sans devoir se parler sur un terrain. Vadis, lui, est quelqu’un qui pue le football. Personnellement, j’ai connu un début de saison très difficile avec mon opération aux adducteurs. Je me suis posé beaucoup de questions car je ne savais pas si j’allais m’en sortir. Je me suis demandé si j’allais encore pouvoir jouer sans douleur dans ma carrière. Quand cela va bien, on a l’impression que cela va trop bien. Et quand cela va mal, comme lors de périodes de blessures, cela va vraiment très mal. C’était ma première véritable blessure en tant que professionnel et cela a été difficile à gérer.”

5. La saison de la Gantoise sera ratée en cas de non-qualification en Champions Playoffs

”Oui, ce serait une énorme déception. Sur les dernières semaines, nous marquons facilement et nous respirons la confiance. D’un regard extérieur, Bruges donne l’impression d’avoir du mal à se trouver. L’ambiance générale n’a pas l’air au beau fixe alors que nous sommes sur une vague positive. Si Gand n’atteint pas le top 4, ce serait à cause des joueurs. À Malines et contre Ostende, il n’y a pas d’autre option que de faire un six sur six. Si nous arrivons à nous qualifier, le titre sera certainement compliqué à accrocher mais aller chercher la troisième place serait au minimum l’objectif.”

guillement

« Je me suis demandé si j’allais encore pouvoir jouer sans douleurs. »

6. Vous reporterez un jour le maillot du Standard

”Oui, en vacances (rires). Plus sérieusement, j’espère pouvoir reporter le maillot du Standard. Ce n’est pas un objectif, ni un souhait ; c’est plus un rêve. Retourner au Standard après ma carrière pour y travailler comme coach des jeunes pourrait m’intéresser. Disons donc que mon objectif est de retravailler un jour au Standard. Actuellement, ce serait un pas en arrière d’aller au Standard car la Gantoise est dans une meilleure situation même si les Liégeois ont fait d’énormes pas en avant cette saison. Quand je pense à ce club, ce ne sont que des bons souvenirs à l’académie et à Sclessin qui me reviennent en tête. Il y a eu beaucoup de positif.”

7. Vous serez toujours à la Gantoise la saison prochaine

”Oui. J’ai prolongé mon contrat jusqu’en 2026 ; c’est une belle marque de confiance de la part du club. Entre le début des négociations et la signature du contrat, il y a seulement eu trois semaines… J’ai la confiance du club donc il n’y a pas de raison d’aller voir ailleurs. Si un départ doit avoir lieu un jour, je retenterais bien ma chance à l’étranger pour me retester par rapport aux autres dans une autre culture. La Premier League reste un rêve mais il n’est plus accessible vu mon âge. J’étais à rien de jouer quelques minutes avec Middlesbrough : durant un match, je me suis échauffé 80 minutes car un milieu était blessé… mais je ne suis pas monté au jeu. Malgré cela, il n’y a pas de frustration car j’ai déjà vécu un rêve de gosse là-bas. Si on m’avait dit que j’allais faire une mise au vert avant un déplacement à Arsenal où j’allais croiser Özil et Sanchez, je n’y aurais jamais cru.”

Julien De Sart joueur de la Gantoise KAA Gent
De Sart et la Gantoise affrontent West Ham ce jeudi. ©Bernard Demoulin

8. Vous espérez toujours devenir un jour Diable Rouge

”Non. À 28 ans, je ne suis pas vieux mais d’autres joueurs ont beaucoup de qualités et ont un avenir radieux chez les Diables. Je sais que certains ont avancé mon nom pour la première de Tedesco. Cela m’a traversé l’esprit mais c’est ressorti très vite car les joueurs de vingt ans qui jouent en Premier League auront toujours un avantage logique sur moi. Il n’y a pas eu de déception tout comme il n’y a pas eu de déception lors de la fameuse sélection avec les joueurs de moins de 50 capes de Roberto Martinez. Cela n’a jamais été un réel objectif car je ne me suis jamais senti vraiment dans la course pour être Diable Rouge. Cela aurait été un bonus extraordinaire mais je suis très heureux avec ce que j’ai et il n’y a aucune frustration.”

9. Vous n’êtes pas fait pour le milieu du football

”Je suis d’accord avec cette phrase mais je m’adapte. J’ai appris à faire partie de ce milieu. Je suis tombé beaucoup de fois le cul par terre en apprenant certaines choses que ce soit dans les négociations, dans des faits de jeu ou des transferts. Des choses dont je n’aurais jamais imaginé l’existence quand j’étais plus petit. J’ai appris que cela fait malheureusement partie du football. J’ai des valeurs comme le respect et l’honnêteté qui ne sont pas toujours présentes dans le football. Je m’en suis rendu compte assez vite.”

Julien De Sart joueur de la Gantoise KAA Gent
De Sart est passé par le Standard, Middlesbrough, Zulte Waregem et Courtrai avant d’atterrir à Gand. ©Bernard Demoulin

10. Dans la famille De Sart, Julien est désormais plus connu que Jean-François et Alexis

”Je ne peux pas dire oui à cette affirmation (rires). Je vais quand même dire oui mais ce n’est pas le cas depuis longtemps. C’est une belle reconnaissance par rapport à mon travail et mon jeu mais ce n’est pas une fierté d’être plus connu que mon frère et mon père. Quand je suis avec Alexis ou mon père, nous discutons surtout des bruits de vestiaire liés aux négociations ou aux transferts. Mon père est toujours là pour me conseiller. Il est toujours très critique avec moi et j’aime bien cela car je suis rarement satisfait de moi-même. Il en remet une couche, le coach aussi, et j’ai toujours envie de faire mieux au prochain match. Ne pas recevoir trop de compliments pousse à vouloir faire mieux semaine après semaine.”