International

Pour se donner un peu d’air, Emmanuel Macron se fixe un calendrier très serré

« J’assume »

Ce lundi, pour ce nouveau rendez-vous les yeux dans les yeux avec la France, le président Macron a délaissé l’exercice de l’interview politique pour se recentrer sur un message direct aux Français.

Objectifs, après plus de trois mois de confrontations : apaiser, tourner la page et se fixer un cap pour des lendemains plus constructifs et, pour le chef de l’État, espérer se donner les moyens d’envisager plus sereinement les quatre prochaines années de son second mandat.

Les premières secondes de son intervention ont servi à justifier et à assumer la réforme des retraites – « nécessaire » – et à rappeler qu’elle s’appliquerait dès l’automne prochain. « Ces changements étaient nécessaires pour garantir la retraite de chacun et produire plus de richesses pour notre nation« , a lancé Emmanuel Macron avant de se livrer à une démonstration un tantinet professorale : « En effet, le nombre de retraités augmentant, notre espérance de vie s’allongeant, la réponse ne pouvait pas être de baisser les pensions ou, comme je l’ai entendu, de ne rien faire, car c’était laisser les déficits augmenter pour les générations futures. »

Avant de dresser la liste de ses projets – nombreux – pour une France apaisée dans un avenir proche, Emmanuel Macron n’a pas pu taire la colère française. « J’ai entendu une opposition à la réforme« , explique-t-il avant de passer rapidement à la « volonté de retrouver du sens au travail, d’avoir des carrières qui permettent de progresser dans la vie ».

« Rien de concret », « des voeux pieux », « hors de la réalité » : les premières réactions à l’intervention de Macron

Il n’y a pas que la réforme des retraites qui provoque cette colère, selon le président français, mais aussi « l’augmentation des prix » qui « pèse sur nos vies quotidiennes » et « ce sentiment de ne pas être récompensé pour tous les efforts entrepris ».

Mais la réforme des retraites est définitivement actée, et le Président a donc proposé, comme première perspective, pour tenter de répondre à cette colère et ces revendications des Français, un « nouveau pacte de la vie au travail » qui sera négocié avec le patronat et les syndicats.

Est ensuite venue une liste de thèmes qu’il souhaiterait aborder avec les partenaires sociaux : « améliorer les revenus des salariés et les conditions de travail« , « faire progresser les carrières », trouver des « solutions face à l’usure professionnelle », œuvrer pour l’« emploi des séniors, aider aux reconversions et accompagner tous les allocataires du revenu de solidarité active vers le travail ».

Question de timing

Pour les incrédules qui ne partagent pas son élan, il a rappelé, une fois encore, le scepticisme qui avait entouré l’annonce de la reconstruction en cinq ans de Notre-Dame de Paris partie en flammes. Un défi en passe d’être gagné. Mais apaiser la France fracturée par ces mois de tensions sera un autre défi, le Président a lancé une série de promesses aux enseignants, aux parents d’élèves, au personnel des soins de santé ou encore aux patients. La liste est longue, elle comporte des dates, un calendrier serré, très serré. Un autre pari – risqué – qui démontre la gravité du moment et qui ne devrait pas éteindre tout de suite la colère française. Une colère qui pourrait d’ailleurs hypothéquer ce calendrier.