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L’OMS s’inquiète d’un risque biologique “très élevé” au Soudan

Depuis ce lundi soir, un cessez-le-feu de 72 heures dédié à l’ouverture de couloirs humanitaires négocié sous l’égide des États-Unis ou des États-Unis et de l’Arabie saoudite, selon les sources, est entré en vigueur. Fragile, il a plutôt bien tenu ce mardi malgré quelques accrochages entre troupes rivales. Il a permis une intensification des efforts internationaux pour évacuer les ressortissants étrangers de Khartoum tandis que le Haut-commissariat pour les réfugiés de l’Onu (HCR) évoquait le chiffre de 270 000 personnes qui pourraient fuir prochainement au Tchad et au Soudan du Sud voisins.

Khartoum, ville déserte

De nombreux habitants de Khartoum ont aussi profité de cette accalmie pour quitter massivement une ville où vivaient jusqu’il y a peu plus de 5 millions de personnes.

Une capitale qui a généralement été un lieu refuge pour les Soudanais qui fuyaient les précédentes guerres civiles dans les autres régions du pays, du Darfour aux monts Nouba, voire du Soudan du Sud, avant que ce dernier n’obtienne son indépendance, en 2011. Aujourd’hui, avec cette explosion de violence entre les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Dagalo, et ceux de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, ils sont nombreux parmi les 800 000 réfugiés du Soudan du Sud installés au Soudan à faire le chemin en sens inverse.

Une transhumance difficile dans un des pays les plus pauvres de la planète où, sur les axes menant vers le sud ou l’ouest du pays, l’essence commence à manquer faute d’approvisionnement. Dans les stations-service piquées sur ces routes souvent rectilignes, l’image se répète. Des centaines de voitures sont à l’arrêt, leurs passagers condamnés à patienter et à faire la queue pendant de longues heures ou des journées entières pour quelques litres d’une essence dont le prix ne cesse de grimper vertigineusement. Interrogés par différentes agences de presse plusieurs conducteurs de bus ont expliqué avoir acheté “le gallon d’essence à 25 000 livres soudanaises au marché noir”. Il y a dix jours, avant le début des hostilités, il en coûtait 3 000 livres. Cette envolée des prix de l’essence se répercute évidemment et automatiquement sur le prix des tickets de bus.

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Menace biologique

Ceux qui ne peuvent quitter la capitale, plongée dans le chaos, tentent de survivre, privés d’eau et d’électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d’internet et de téléphone.

Ce mardi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est inquiétée de risques biologiques “très élevés” après l’occupation “par des belligérants” d’un “laboratoire public de santé” de la capitale, où l’on pouvait trouver des agents pathogènes de la rougeole, du choléra et de la poliomyélite. Sur le terrain, à Khartoum, quelques coups de feu et de rares explosions se sont fait entendre essentiellement dans la matinée. À chaque fois, les deux camps sont prompts à s’accuser mutuellement d’avoir violé la trêve.

Les Nations unies devaient se réunir la nuit dernière pour évoquer ce conflit qui, selon son secrétaire général, Antonio Guterres pourrait “envahir toute la région et au-delà”.

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