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Anderlecht n’est pas seul à souffrir: le top 5 des clubs historiques dans le (très) dur

Saint-Étienne : pas loin de faire une Sunderland

Avec 10 titres, Saint-Étienne est encore le codétenteur du record de titres en France pour quelques semaines, le temps que le PSG en ajoute un 11e. Les Verts voient ça depuis la D2. Reléguée la saison passée, l’ASSE a même craint cette année de “faire une Sunderland” en plongeant en D3 en ambitionnant de remonter en D1. Mais Saint-Étienne a réussi à sortir de la zone rouge et est sauvé. L’avenir s’annonce quand même incertain puisque le club est à vendre. Les supporters craignent que l’ASSE ne devienne qu’un satellite d’un grand club anglais, même s’il y a aussi de l’intérêt d’un investisseur français.

Rapid Vienne : un Red Bull pour s’endormir

Si la Conference League a mis un peu de baume au cœur des Anderlechtois cette saison, elle a humilié le Rapid Vienne, 32 titres de champion en Autriche (et un titre de champion… d’Allemagne pendant la période nazie en 1941). En barrage, l’ancien double finaliste de Coupe des Coupes (1985 et 1996) a réussi à se faire sortir par le FC Vaduz, club du Liechtenstein qui évolue en D2 suisse. Mais contrairement au RSCA, le Rapid dispute bien les playoffs cette saison, après avoir fini quatrième de la phase classique de 22 journées à… 22 points du Red Bull Salzbourg. L’arrivée du club survitaminé a d’ailleurs coïncidé avec la déchéance du Rapid, dont le dernier titre remonte à 2008. Depuis Red Bull a été champion 12 fois. Et un 13e titre est proche. Le club le plus populaire du pays rêve de briser l’hégémonie mais n’arrive même pas à être le plus gros concurrent de Salzbourg.

Le Rapid Vienne participe encore régulièrement à la Coupe d'Europe, ici en Europa League contre le Dynamo Kiev où jouait encore Dieumerci Mbokani.
Le Rapid Vienne participe encore régulièrement à la Coupe d’Europe, ici en Europa League contre le Dynamo Kiev où jouait encore Dieumerci Mbokani. ©AFP

Grasshopper Zurich : relégation et strip-tease morbide

Avec 27 titres de champion étalés sur trois siècles, les Sauterelles (la traduction de Grasshopper) ont longtemps régné sur la Suisse mais un triste anniversaire vient d’être fêté : 20 ans sans sacre. Pire encore : le club, actuellement 5e en D1, a le statut de promu cette saison après avoir passé deux ans en D2. Quand la descente avait été actée en 2019 après une défaite 4-0 à Lucerne, les ultras avaient obligé les joueurs à enlever leur maillot et leur short sur la pelouse, estimant qu’ils n’étaient pas dignes des couleurs. Un strip-tease morbide. Pendant cette période trouble, le club a été racheté par un milliardaire chinois, déjà investi à Wolverhampton. Il a placé son épouse, Jenny Wang, à la direction. Malgré la remontée dans l’élite, le club serait à vendre, selon une rumeur insistante en Suisse.

KB Copenhaghe : comme si le RSCA fusionnait avec l’Union

Kjøbenhavns Boldklub, ou KB Copenhaghe pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Brian Riemer. Le club le plus titré du Danemark (15 fois champion), c’est lui. Mais l’appellation a disparu en 1992 quand le KB a fusionné avec un autre club de la capitale, le Blodklubben 1903 (7 fois champion). Ensemble, ils sont devenus le FC Copenhague, devenu le club phare du Danemark. À tel point que le FC pourrait égaler le KB cette saison s’il remporte son 15e titre. Un mariage de raison qui correspondrait, chez nous, à la fusion entre Anderlecht et l’Union, vu le palmarès respectif des deux entités. Pour les supporters les plus nostalgiques, le FC Copenhaghe a quand même décidé d’honorer son passé en faisant jouer son équipe réserve sous le nom de KB.

L'équipe nationale de Lettonie joue au Skonto Stadium, le seul endroit où le nom existe encore.
L’équipe nationale de Lettonie joue au Skonto Stadium, le seul endroit où le nom existe encore. ©Photo News

Skonto Riga : disparation pure et simple du paysage

On part en Lettonie pour le cas le plus dramatique. Depuis 2019, le Skonto Riga a disparu, purement et simplement. Le club qui avait réussi l’exploit de collectionner 15 titres de champion entre 1991 et 2010 (dont 14 de suite entre 1991 et 2004 et deux saisons consécutives sans défaite) n’existe plus. Déclaré en faillite en 2016, le Skonto a tenté de survivre en inscrivant son académie en D2 via une association avec une université mais tout s’est définitivement terminé trois ans plus tard. Les départs du président (il était aussi président de la fédération lettonne et un changement dans le règlement interdisait la double casquette) puis du sponsor principal en 2012 ont conduit le Skonto à s’enfoncer, sportivement et financièrement. Le nom de Skonto existe encore à Riga : l’appellation du stade, Skonto Stadium, n’a pas été modifiée après la faillite, en hommage à l’histoire du foot letton.