Belgique

”Un premier pas” vers une refonte en profondeur du métier d’infirmière

À l’origine, la création de ce statut d’assistant infirmier doit permettre aux titulaires d’un diplôme en art infirmier ne répondant pas aux critères minimums de formation fixés au niveau européen (un tel problème se pose en Flandre) de pouvoir malgré tout accéder à la profession, mais dans les limites des compétences et activités qui leur seront attribuées.

Le principe de base consiste à confier le bon acte infirmier à la bonne personne, en fonction de ses qualifications.

De manière plus générale, cette nouvelle fonction est surtout présentée comme une opportunité supplémentaire de mener une carrière dans les soins, alors que le secteur est confronté à une pénurie d’infirmières. Les conditions de formation seront différentes – plus courtes notamment – de celles prévues pour des “infirmiers responsables de soins généraux” (l’infirmier au sens traditionnel du terme).

Les prestations techniques rentrant dans le champ de compétences de l’assistant, ainsi que leurs conditions d’exercice devront être définies dans un arrêté royal – en concertation avec le secteur, promet Frank Vandenbroucke – après que la loi aura été votée à la Chambre.

Un profil polyvalent, complémentaire aux infirmières

L’objectif du ministre est de développer un profil polyvalent dans les soins. L’assistant pourra travailler de manière autonome dans des situations peu complexes, par exemple dans les maisons de repos ou dans la plupart des services de soins à domicile. Par contre, dans les situations complexes, il travaillera au sein d’une équipe de soins en collaboration avec un infirmier ou un médecin.

On touche ici à l’ambition plus large du ministre de réformer la profession infirmière. Le principe de base qui le guide consiste à confier le bon acte infirmier à la bonne personne, en fonction de ses qualifications. Cela doit permettre aux infirmières d’être libérées de tâches pour lesquelles elles ont peu de valeur ajoutée, telles que des tâches administratives ou des soins d’hygiène de base, et ainsi retrouver du temps au chevet des patients.

Vandenbroucke vraagt waakzaamheid geneesmiddelenagentschap over gebruik slaapmiddelen
Frank Vandenbroucke (Vooruit), ministre fédéral de la Santé. ©BELGA

Le ministre a chargé un groupe de travail d’experts indépendants de rédiger des recommandations sur la définition des tâches infirmières et leur répartition entre les différents prestataires de soins infirmiers (aide-soignant, assistant infirmier, infirmier responsable de soins généraux, et infirmier spécialisé).

Certaines tâches extrêmement basiques pourront être confiées à des personnes extérieures au secteur des soins. À l’inverse, les infirmières pourraient hériter de missions aujourd’hui assurées par les médecins, ce qui doit permettre de revaloriser leur profession, espère le ministre.

Le rapport des experts a été présenté lundi dans ses grandes lignes. Le travail de mise en œuvre des recommandations – souvent très techniques – va à présent être mené avec le secteur, dans l’espoir d’atterrir pour la fin de l’année.