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Le parquet de Paris ouvre une nouvelle enquête sur des propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon

L’ancien secrétaire d’Etat a signalé en parallèle à la justice des propos tenus dimanche par l’ex-candidat LFI à la présidentielle. Sur LCI, M. Mélenchon avait déclaré, au sujet des membres de ces Brigades de répression de l’action violente motorisées, créées au printemps 2019 après le saccage d’une partie des Champs-Élysées: « Nous enverrons ces jeunes gens se faire soigner ».

En moto, casqués, armés et spécialistes du maintien de l’ordre : qu’est-ce que la BRAV-M en France ?

« Vous imaginez ce que c’est que de dire je suis volontaire pour monter sur une moto et tabasser des gens en passant ? C’est manifester un état d’esprit qui ne me convient pas et que je trouve anormal », avait poursuivi l’ex-sénateur. « Pour moi, ce n’est pas une activité normale », avait-il encore dit.

« Il y a toutes sortes de violences pour lesquelles ont fait des soins, des auditions, on réfléchit », avait-il ajouté.

L’ancien candidat Insoumis a répété le souhait de ses troupes de « dissoudre » cette unité, une proposition qui est également portée actuellement par une pétition signée vendredi soir par près de 230.000 personnes.

A la suite de ce signalement, une enquête pour « injures publiques visant une personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, a donc été ouverte mercredi, a indiqué vendredi le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

En 2018, déjà, la réaction colérique de M. Mélenchon lors de la perquisition au siège parisien de son mouvement, ponctuée par le désormais célèbre « La République c’est moi », et les bousculades qui ont mêlé ses troupes aux forces de l’ordre et à un magistrat, lui avaient valu une condamnation pour rébellion.

L’incident avait durablement atteint l’image dans les enquêtes d’opinion du responsable politique, tantôt tribun respecté et rassembleur, tantôt meneur tempétueux et clivant.

« Honoré »

Outre le leader LFI, le parquet de Paris a confirmé que l’enquête visait l’avocat Arié Alimi, objet d’un signalement distinct du préfet de police.

Sur RMC, le 22 mars, Me Alimi avait déclaré que les BRAV-M « sont un certain type de policiers engagés volontaires, qui recherchent la violence, c’est comme ça qu’on les sélectionne, qui sont lancés dans les rues de Paris avec des matraques et des armes, qui brisent les os et qui font des chasses à l’homme comme on le voit sur les images à longueur de journée en ce moment ».

« Je serai honoré de pouvoir répondre, et d’abord aux services de police le jour où ils me convoqueront, et de pouvoir démontrer tout ce que j’avance », a commenté l’avocat, sollicité par l’AFP.

« C’est probablement une réponse du berger à la bergère », a ajouté celui qui défend régulièrement des personnes victimes de violences policières, comme la famille de Cédric Chouviat, un livreur mort à Paris à la suite d’une interpellation début 2020.