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Guerre en Ukraine : comment l’épouse d’un haut responsable russe continue de mener la grande vie en Europe, échappant à toutes sanctions européennes

Pour en revenir à l’épouse de Timur Ivanov, le problème souligné par la Fondation Anti-corruption n’est pas qu’elle soit mariée à ce haut responsable russe. Ce qui pose question est le fait que Svetlana Maniovich continue de mener une vie de luxe, de profiter des avoirs de son mari et de se déplacer librement en Europe depuis le début de la guerre en Ukraine.

Svetlana Maniovich est en effet bien connue de la jet set européenne et notamment française. Passionnée de mode, elle se rend régulièrement à Paris, où elle loue une villa à 150 000 euros par mois et se rend dans des bijouteries de grand luxe, d’où elle ressort avec des bijoux valant plusieurs centaines de milliers d’euros. Il y a trois semaines, l’épouse de Timur Ivanov se trouvait encore à Courchevel, pointe l’ACF sur base d’une vidéo de l’intéressée. Elle y faisait la fête et s’y baladait de boutiques luxueuses en boutiques luxueuses. La Fondation a d’ailleurs dévoilé des factures astronomiques au nom de la jeune femme. Il faut savoir que Svetlana Maniovich/Ivanova vit aux dépens de son mari. Qui lui, reçoit – toujours d’après l’ACF- des pots-de-vin d’entreprises qui reconstruisent Marioupol et est payé pour réaménager des territoires ukrainiens repris par les Russes.

Pourquoi Svetlana Maniovich n’est pas inquiétée par les sanctions européennes

Mais l’implication de Timur Ivanov dans la guerre menée depuis plus d’un an en Ukraine n’a aucun impact sur le train de vie de luxe de sa femme. Enfin, de son ex-femme, devrait-on dire. L’ACF a enfin découvert que Svetlana Maniovich a divorcé de son mari en août 2022, cinq mois après l’entrée des troupes de Poutine en Ukraine. C’est la première raison pour laquelle elle n’est pas atteinte par les sanctions européennes qui visent entre autres des oligarques, hommes et femmes d’affaires russes complices notamment de la mort de civils ukrainiens, tels Timur Ivanov, par exemple. Ce dernier a été sanctionné en octobre 2022 par l’Union européenne. Mais dans la demande de divorce, “il n’y avait pas de procédure de partage de biens ou d’obtention de la garde alternée, habituelle pour une telle situation”, a souligné l’ACF. “Nous n’avons pas trouvé de preuves qu’Ivanov et Maniovich se soient vraiment séparés”. D’autant plus que la jeune femme a pris le nom de son mari (Svetlana Ivanova) quelque temps avant le “divorce”.

Un deuxième élément permet à Svetlana Maniovich d’échapper aux sanctions qui visent son mari : elle a obtenu la citoyenneté israélienne… illégalement. En effet, selon les documents collectés par l’ACF, une décision du tribunal de Tel Aviv fait état de versement de pot-de-vin à un employé d’une administration israélienne en échange d’un passeport au nom de Svetlana Maniovich.

La Fondation Anti-corruption demande donc aux autorités françaises de geler les avoirs de Svetlana Maniovich et de l’obliger à quitter le territoire français – où elle se trouve toujours en ce moment. L’ASBL espère qu’une manifestation, prévue ce dimanche à Paris, mettra en lumière cette situation et fera bouger les choses.

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