France

Cirque Zavatta : Après leur passage à Nice, les circassiens engagent un nouveau bras de fer à Antibes

Nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose le cirque Zavatta aux élus azuréens. Plus d’un mois après leur installation tonitruante à l’ouest de Nice, les responsables du cirque Zavatta-Muller font à nouveau parler d’eux. Débarqués « dans l’illégalité » sur un terrain de la commune voisine de Saint-Laurent-du-Var lundi, ils en sont repartis après 24 heures sous haute tension pour aller s’installer ce mardi matin sur un terrain privé d’Antibes, où la mairie a d’ores et déjà fait savoir qu’« aucune représentation ne sera autorisée ».

« La ville prend dès aujourd’hui un arrêté interdisant » les spectacles « pour des raisons d’hygiène et de sécurité », indique ainsi la municipalité dans un communiqué transmis à 20 Minutes. Elle précise que le cirque occupe la parcelle en question, située dans la zone des Trois moulins, au nord de l’Autoroute A8, « à la demande du préfet des Alpes-Maritimes et en accord avec son propriétaire, la Compagnie de Phalsbourg ». Les circassiens, eux, comptent bien accueillir du public. Et dès samedi. Franck Muller précise même à 20 Minutes que le convoi doit rester sur place « une quinzaine de jours ».

Une « escroquerie » à Saint-Laurent

Ces dernières semaines, les responsables du cirque, qui reprochent à plusieurs élus de vouloir les « empêcher de travailler », étaient passés par Blausasc, Menton ou encore Levens, d’autres communes des Alpes-Maritimes, sans faire de vague. Mais la situation s’était de nouveau tendue lundi, avec une irruption « illégale » et très remarquée à Saint-Laurent-du-Var. Le maire Joseph Ségura dénonce même une « escroquerie ».

Selon le vice-président de la métropole Nice Côte d’Azur Anthony Borré, les circassiens ont « fait une demande d’autorisation d’occupation d’une parcelle appartenant à [l’office public] Côte d’Azur habitat en se faisant passer un agent de la mairie ». L’élu, qui reproche, comme Christian Estrosi, au cirque de faire appel à des animaux sauvages dans ses spectacles, a annoncé lundi matin qu’une « plainte pour manœuvres frauduleuses » était « en cours de dépôt ».

Echange musclé et insultes

Quelques heures plus tard, il était copieusement insulté. La situation, déjà tendue, a en effet failli dégénérer à l’autre bout de Nice, à Saint-André-de-la-Roche, où plusieurs camions du convoi Zavatta-Muller étaient encore stationnés lundi en fin de matinée. S’adressant à l’un des circassiens, Anthony Borré a attaqué : « Ça fait trois heures que Jumbo [l’hippopotame du cirque, pour lequel la ville de Nice a lancé une pétition] est au soleil dans un camion. Vous n’avez pas honte ? ». La réponse a été cash. « Tapette », « enfant de putain », a notamment vociféré son interlocuteur, prêt à exploser. Menaçant, il a même demandé aux gendarmes présents de « faire partir » l’élu, qui aurait même reçu un crachat pendant cet échange plus que musclé.

Mardi matin, la pression un peu retombée, Anthony Borré a salué, vidéo à l’appui, le départ du cirque de Saint-Laurent-du-Var. « Notre détermination a payé », a-t-il tweeté. Le bras de fer a changé de main. Il est désormais engagé avec la mairie d’Antibes.