France

Tempête Alex : Enquête ouverte pour « détournements de fonds » sur les chantiers de reconstruction dans les Alpes-Maritimes

Que se passe-t-il dans les vallées ravagées par la tempête Alex ? Des chantiers de reconstruction des infrastructures, lancés depuis ces inondations d’octobre 2020 pour permettre aux villages des Alpes-Maritimes touchés de se relever, sont à l’arrêt depuis quelques semaines. Ils sont dans le viseur de la justice. Le procureur de la République de Nice confirme ce vendredi, alors que des perquisitions sont en cours, qu’une enquête est ouverte depuis le 13 mars sur des soupçons de « détournements de fonds publics ».

Des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie ont notamment débarqué dans des locaux de la métropole Nice Côte d’Azur, à la mairie de Nice. Et « d’autres perquisitions » sont « à venir », a précisé le procureur Xavier Bonhomme à 20 Minutes.

« Des anomalies comptables »

Elles font suite à un signalement du maire de Nice et président de la métropole, reçu par le procureur le 28 février, sur « des manquements graves au respect des règles de la comptabilité publique ». Suite à ça, une enquête préliminaire a donc été diligentée pour « détournements de fonds publics par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public » mais aussi pour « escroqueries, faux, usages de faux » et « recel » de ces infractions, précise le magistrat dans un communiqué.

Mercredi, le directeur général des services de la métropole avait annoncé avoir « engagé des mesures conservatoires de suspension d’agents » à « la suite de contrôles internes qui ont révélé des anomalies comptables dans le règlement de certains chantiers ou opérations de travaux dans les vallées de la Tinée et de la Vésubie ». Selon nos informations, ils seraient dix-sept à avoir été mis à pied.

Jusqu’à dix de prison encourus

Dans un courrier adressé à Christian Estrosi le 23 mars et transmis à la presse mercredi, le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti s’était ému d’un « ralentissement du rythme des chantiers ». Le patron de LR s’inquiétait que « différents travaux », nécessaires pour « préserver des investissements déjà réalisés sur les routes, les réseaux, les berges de rivières, les structures et activités de tourisme », étaient « à l’arrêt ». Il expliquait aussi craindre que « les difficultés financières » de la métropole soient en cause.

Si certains chantiers sont effectivement en pause, officiellement, selon la collectivité, c’est pour respecter la procédure engagée auprès de la justice. Les investigations se poursuivent. En attendant, le procureur de la République rappelle dans son communiqué que « les peines principales encourues pour l’infraction de détournement de fonds publics par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public sont de dix années d’emprisonnement et d’un million d’euros d’amende ».